Ou la belladonne de la Tristesse


Très difficile de parler de ce film


Re-situons l’OFNI (Objet Filmique Non Identifié) :


C’est le troisième film du projet Animerama lancé dans le Studio Mushi dirigé la Osamu Tezuka. Il succède aux Mille et une Nuits et à Cleopatra. Pour résumer : Film d'animation japonais d'art et essai, érotique des années 1970. (rien que ça !)


L’idée était de créer des films d’animation destinés aux adultes. Chose bien audacieuse à l’époque, qui coûtera très cher au studio d’ailleurs.


Kanashimi no Belladonna est sorti en 1973, il fut présenté en France au Festival d’Avoriaz 1975.


L’histoire est simple :


Jean et Jeanne s’aiment et se marient, mais le seigneur des lieux compte bien abuser de son pouvoir et viole Jeanne, puis la fait violer par ses gardes. Déshonorée, Jeanne se renferme. Le diable en profite et lui propose évidemment de prendre sa revanche.


Peu à peu, à force de travail, et de coups de pouce du Diable, Jean et Jeanne deviennent des notables jusqu’à un nouveau coup du sort.


Jeanne finira par s’offrir au diable au grand bénéfice de tous les habitants de son village. Malgré tout cela, elle sera condamnée au bûcher.


L’histoire est librement adaptée de La Sorcière, de Jules Michelet. Mais ce n’est pas ce qui est le plus étonnant.


Le point fort du film, c’est le traitement visuel absolument fou. L'illustrateur Kuni Fukai semble avoir eu liberté totale. Parfois l’animation fait des prouesses, à d’autres moment nous observons d’immenses illustrations en travellings. Le réalisateur Eiichi Yamamoto joue avec les contraintes du "limited anime" pour nous envoyer au coeur d’un trip halluciné, peuplé de créatures phalliques, de femmes fortes, parfois cruelles, ou encore manipulatrices.


Le côté féministe n’est pas bien affirmé, contrairement à ce qui est écrit dans les critiques de certaines revues (limite culture du viol par moment). Néanmoins Jeanne est une femme incroyablement déterminée et forte.


Ce film est une expérience incroyable, un trip au coeur des années 70 pour la musique et l’aspect visuel de certaines parties du film. Etonnant !!


Pour en savoir plus :


JulienFlorent
8
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Créée

le 18 juin 2016

Critique lue 485 fois

Julien Florent

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