En vacances dans le sud de la France avec sa femme, le commissaire Bellamy est contacté par un homme, un peu dérangé semble-t-il, qui s'accuse d'un crime. Bellamy, interprété par un Depardieu énorme, au sens physique du terme, est un avatar évident de Maigret (et un hommage de Chabrol à Simenon), en regard de sa célébrité et de sa bonhomie.
Inspirée d'une réelle et récente affaire d'escroquerie à l'assurance aux proportions criminelles, l'intrigue s'avère cependant vite secondaire aux yeux du metteur en scène. L'énigme à laquelle Bellamy s'intéresse officieusement, en dilettante si on peut dire, et les protagonistes du fait divers sont relégués au second plan. Comme l'annonce le titre du film de Chabrol (son dernier, en même temps que le premier tourné avec Depardieu), c'est le commissaire qui est le coeur du sujet. Il l'est encore davantage lorsque son jeune demi-frère, du genre parasite (Clovis Cornillac, très bien en looser velléitaire) s'invite à la maison. La relation entre les deux hommes, mélange très ambigü de paternalisme et de rancoeur, s'impose comme l'intrigue essentielle du film, une intrigue domestique que Chabrol met en perspective, ou en parallèle, avec l'affaire policière en cours. Pour en tirer un enseignement moral explicité à la fin du film.