Un film qui a du chien (et sur cet enième jeu de mot de mauvais aloi, il se retira définitivement du
Tout est dit dans le résumé fourni par Sens Critique. Belle et Sébastien, à la base, c'est le livre de Cécile Aubry (qui, malgré son patronyme, n'a rien à voir avec les aventures de Martine), c'est la série télé qui a 50 ans déjà (!). C'est un univers de douceur et de gentillesse qui fera fondre le coeur des plus jeunes, et tirera des larmes de nostalgie aux plus anciens. Mais, pour les générations intermédiaires, qui n'ont pas été bercés par cette histoire, il sera difficile de se projeter.
Tout d'abord, à cause de la personnalité de son réalisateur. Vanier est un aventurier à l'ancienne, un explorateur de mondes perdus, un baroudeur solitaire et sans doute un peu asocial sur les bords (il le reconnait lui même). Le bonhomme sait filmer comme personne la majesté d'une montagne enneigée ou les animaux gambadants joyeusement. Côté direction d'acteurs, par contre, il a plus de mal. Du coup, les comédiens surjouent ou déjouent, c'est selon, ce qui nuit forcément à l'identification avec leurs personnages. Même le grand Tchéky Karyo en fait des tonnes, et semble parfois se demander ce qu'il fait là.
D'autant que l'histoire ne suffit pas vraiment à attirer l'attention. Parfois caricatural, toujours d'une grande simplicité, le scénario semble destiné avant tout au jeune (très jeune) public, avec une naïveté parfois poussée à l'extrême. L'idée de transposer l'action durant la Seconde Guerre Mondiale, alléchante sur le papier, n'apporte pas grand chose au final. Pire, il dessert même le film en abusant des ficelles du film de genre, avec une surabondance de nazis à tous les coins de rue. Le dénouement est d'ailleurs tellement annoncé qu'il en devient presque risible, avec le méchant pas si méchant que ça, indispensable du genre.
Perdue dans l'immensité et la majesté des décors naturels, cette belle ode à l'amitié manque hélas trop d'aspérités et de caractère pour convaincre. Les plus jeunes y trouveront leur compte, sans doute, de même que les nostalgiques de la série télé. Les autres risquent de rester sur le pas de la porte. Dommage, le film ne manque pourtant pas d'un certain charme.