Ben Hur, de William Wyler réalisé en 1959, est un film que j'ai vu à environ 12 ans dans un cinéma équipé d'un écran géant. Je ne l'ai vu qu'une fois au cinéma. Et j'en étais ressorti complètement ébloui et durablement impressionné. D'ailleurs, ce film fait partie du petit nombre de films dont j'ai toujours conservé en mémoire l'ensemble des personnages et de l'action.
Et puis je l'ai revu à la télé ou avec un DVD (ce qui revient au même) et le film avait clairement perdu une dimension. Même si l'écran de télévision est de bonne taille, on perd une partie du caractère grandiose qui lamine le spectateur qui se sent tout petit devant le grand écran.
Mais parlons du film.
D'abord il faut souligner le travail de mise en scène impeccable dans toutes es scènes qu'il s'agisse de l'arrivée de Messala à la tête de l'armée romaine, de la première rencontre Messala-Ben Hur ou de la première rencontre de Ben Hur avec Esther. Sans oublier la mythique course de chars, évidemment.
Ensuite, un élément majeur est la musique qui s'adapte à toutes les situations, éclatante quand il s'agit de déployer et faire manœuvrer l'armée romaine, feutrée et empreinte de la plus grande douceur (violons) lors des échanges de Ben Hur avec Esther ou encore lors de la retraite de Myriam et Tirza dans la vallée des lépreux.
On n'échappe pas non plus à la magnificence des décors et des costumes entre le rouge et or des tuniques romaines qui tranche sur les couleurs locales que ce soit les vêtements ou les monuments.
Puis il faut bien parler du jeu des acteurs en premier lieu Charlton Heston, qui la joue en demi-teinte face à un Stephen Boyd conquérant ou même face à un Jack Hawkins paternel.
Mais le gallois Hugh Griffith qui joue le cheik Ilderim a dû nécessiter une belle épaisseur de maquillage ...
Ou encore Frank Thring qui joue le rôle de Ponce Pilate (dont on voit bien qu'il se lave les mains, heureusement) qui est surtout doublé en VF par la voix caractéristique de Jean-Pierre Marielle.
Mais je voudrais aussi parler du personnage d'Esther qui a un nom prédestiné (je pense que c'est volontaire de la part du scénariste) puisqu'il correspond à celui de l'épouse du roi Assuérus. Elle avait fait preuve de courage et de patriotisme pour protéger le peuple juif . Ici, elle endosse un rôle "équivalent" puisqu'elle protège, avec douceur, courage et piété, la famille Hur.
Le rôle est tenu par une actrice israélienne Haya Harareet qui a un magnifique regard et une belle présence sur scène ...
Ceci est une bonne transition pour m'amener à parler du traitement de l'aspect religieux du film. Si, pendant l'ensemble du film, la présence ou l'influence de Jésus, à certains moments clé, est réelle tout en restant plutôt discrète, je regrette un peu la lourdeur du dernier quart d'heure (coups de marteau, foudre, les commentaires de Balthazar un tantinet racoleurs). Je pense qu'on aurait pu faire plus léger tout en conservant le sens voulu par le scénariste.