Une puissante compagnie de taxis,forte de nombreux véhicules,s'installe dans une petite ville,au grand dam de Dussiflard,dont l'activité d'artisan taxi périclite.Alors qu'il met des bâtons dans les roues à son concurrent Poilonez,celui-ci le kidnappe ainsi que le jeune Benoît Brisefer,gamin aux pouvoirs surnaturels tendance Superman.Cette coproduction franco-belge tournée au Portugal est un énième avatar de la vogue des adaptations de BD au cinéma.Benoît Brisefer est une création du belge Peyo,également connu pour "Les Schtroumpfs" ou "Johan et Pirlouit",et "Les taxis rouges" ,publié en 1960 dans le journal Spirou,est le premier épisode de la série.C'est réalisé par Manuel Pradal,décédé en 2017,cinéaste relativement ambitieux à ses débuts mais qui n'a jamais connu le succès et n'a fait que sept films en 23 ans.Il fait aussi partie des cinq scénaristes de ce désastre,avec notamment Thierry de Ganay,le producteur du film,ou Jean-Luc Voulfow,qui tenta autrefois l'aventure de la réalisation avec "Le Beaujolais nouveau est arrivé" d'après René Fallet.Les seuls trucs qui fonctionnent un peu ici sont la direction artistique et les décors,dus à Thierry Flamand et qui présentent une bonne reconstitution des années 60 via le look des bâtiments,des voitures ou des vêtements,ainsi qu'une jolie colorimétrie privilégiant les teintes vives.Pour le reste,c'est la panique à tous les étages,à commencer par une histoire qui n'a ni queue ni tête.Ca passait sans doute mieux dans le cadre d'une BD sixties destinée à un très jeune lectorat mais là la nullité du script est évidente,d'autant que la narration est totalement foireuse.Entre montage parallèle défectueux et ellipses hasardeuses,on assiste à une ratatouille de séquences complètement vides que Pradal "bonifie" en les étirant au maximum.Rarement a-t-on vu un film aussi court paraître aussi long,dans une schizophrénie chronométrique hallucinante.C'est raconté sans aucun ressort et la profonde bêtise du récit se trouve confortée par des dialogues d'une platitude et d'une puérilité remarquables.Déjà,rien qu'avec les noms des personnages on peut évaluer le niveau.Brisefer,,Dussiflard,Poilonez,on est plié en quatre,à condition cependant d'avoir moins de cinq ans,et encore.On peine à croire ce qu'on entend et on se vautre dans le moralisme boy-scout au premier degré,les auteurs n'hésitant pas à nous régaler de phrases définitives genre "bien mal acquis ne profite jamais" ou "vous diriez quoi,vous,si on vous volait votre argent?".On en arrive à un point tel que l'humour est complètement absent du paysage,sauf bien sûr s'il s'agit d'un néo concept postulant que l'humour soit une notion absolument étrangère au rire.Autre léger problème,non négligeable en l'espèce,les effets spéciaux.Le petit Benoît étant doté d'une force herculéenne,ça engendre fatalement des scènes à SFX.Le studio belge chargé de cette partie du film doit être un collectif d'amateurs qui bidouillent dans leur cave le dimanche,c'est pas possible autrement.Il est proprement hallucinant de contempler ces incrustations ratées et ces images accélérées minables qui retardent d'au moins cinquante ans,c'est bien de faire dans le vintage mais on n'est pas obligé d'étendre ça à la technique.Le môme qui joue Benoît se nomme Léopold Huet,et il a l'impact d'une plaie variqueuse.Mais keskicépacé les gars,y avait-il un directeur de casting dans le taxi?Ce malheureux enfant a une tronche d'abruti et s'affirme comme un maître de la grimace de débile et du ricanement niais.Les mecs ont pourtant dû organiser plein d'auditions et voir des centaines de nains,tout ça pour au final recruter l'idiot du village.La production s'est bizarrement payé une distribution de haute volée avec les deux anciens du Splendid Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte,ainsi que Jean Reno et Hippolyte Girardot,qui tous échappent miraculeusement au ridicule en dépit de l'extrême pauvreté de leurs rôles,ce qui est méritoire au vu de la fâcheuse posture dans laquelle ils se sont mis.

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le 22 févr. 2021

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