Les aventuriers de la maudite paresse

Treize ans après le premier opus, Walt Disney se lance, pour la première fois de son histoire, dans la réalisation d’une suite. Critique et public n’y trouveront, à juste titre, pas leur compte dans cette aventure qui souffre vraiment de la comparaison avec son aînée. Apportant peu de nouveaux éléments, si ce n’est le ton des aventures des films américains des années 80, le résultat manque cruellement de fantaisie. Si les deux protagonistes restent savoureux dans leur numéro, les personnages secondaires ne sont guère intéressants, du méchant McLeach aux alliés du duo qui ne font que passer sans jamais être vraiment exploités. C’est une grosse lacune de ce deuxième opus où les scénaristes ne semblent s’être focalisés que sur les péripéties que traverse notre un duo.

Des péripéties qui sont, par ailleurs, globalement calquées sur le premier épisode et qui manquent cruellement d’originalité. L’aventure étant sans surprise, le résultat se suit gentiment mais sans émerveillement, un peu comme quand on regarde un simple dessin animé à la télévision. D’ailleurs, l’échec du film conduisit la firme à ne proposer les suites de ses autres films que directement en vidéo. À regarder celui-ci, on croit, d’ailleurs, regarder un DTV. Bien entendu, l’ensemble reste très soigné et la griffe Walt Disney reste intacte, mais le manque d’inspiration du scénario a tendance à surligner les défauts techniques qu’on peut relever ici ou là. Par ailleurs, le rôle de Bianca est ici minoré et le cadre de l'Australie platement exploré, ce qui est fort dommageable.

Alors, bien entendu, tout cela reste mignon et gentil, mais on est très clairement dans les modestes contributions de Disney au cinéma. L’histoire, cousue de fil blanc, n’est jamais contrebalancée par les trouvailles qui font la marque de fabrique de la firme. Le fade dénouement est, à ce titre, totalement représentatif de la paresse générale qui émane de cette suite. Gentil mais insuffisant.