1996 est l'année de naissance de ma sœur, et je me suis toujours dit qu'on aurait mieux fait de la jeter à la poubelle vu le résultat aujourd'hui. Mais 1996 c'est aussi la naissance de Bernie, premier long métrage d'Albert Dupontel. Et en voyant ce film aujourd'hui, je me suis dit qu'en plus de jeter ma sœur et ce Bernie au vide-ordures, il fallait y ajouter ce film.
Albert Dupontel déborde d'idées, et les mets très bien en scènes avec ses one-man shows. Mais ça s'arrête là. Le cinéma n'est pas comme un spectacle des planches. Et son inexpérience se ressent rapidement, car le résultat est plutôt raté. Entre d'innombrables faux-raccords, incohérences et manques de crédibilité, on se demande pourquoi ce bon comique s'improvise mauvais cinéaste.
Qui plus est, le scénario est tout autant bidon. Un gamin arriéré décide de quitter son orphelinat pour retrouver ses parents qui l'ont jetés dans une poubelle, en se disant "bah ce n'est pas leur fautes".
Là n'est pas l'essentiel dans ce genre de film, le but étant de faire rire. Mais comment rire devant de telles conneries ? Les personnages sont ridicules, et leurs actions n'ont aucuns sens tout le long du film. Les dialogues sont niais et les répliques douteuses. Mais si on apprécie Dupontel, c'est bien pour son côté "sale" ou "politiquement pas très correcte", et c'est pour la mise en scène qu'on peut lui faire confiance : la violence !
Néanmoins, cela reste ahurissant qu'il faille abuser de cette virulence agressive absurde pour esquisser des sourires des téléspectateurs, il faut qu'il se donne en spectacle pour qu'il arrive à faire quelque chose de passable. Mention spécial pour le coup de pied dans la chienne (l'animal) en criant "Enculés ! S'en prendre à un bébé !". Mais malgré ces excès fous forts plaisants, il arrive quand même à foirer le peu de chose réussit. Assommer à coups de pelles, c'est "drôle" mais la victime qui reste consciente au bout de 15 coups magistralement coordonnés, c'est ridicule. Pareil pour la baston au micro-ondes. Et réussir à conduire sans jamais être monté dans une voiture. Ou encore écraser des gens qui s'en ressortent à l'aise. Puis crachés sur des trucs électriques pour les faire disjoncter... sérieusement... Et manger des pauvres petits oiseaux innocents !!!
Il faudra attendre les dernières minutes du film afin d'obtenir un bon souvenir, je ne parle pas que du générique, mais du coup de fusil "Il a rien, il a glisser, à cause de la pluie." Je pense que pour apprécier ce film il faut être assez crédule ou être dans le même état second que la gonzesse que John Fitzgerald veut "pécho".
Albert Dupontel a toujours affirmer qu'il faisait du spectacle seulement pour manger, et que sa passion était le cinéma.
Mais cher Monsieur, je suis navré mais vous êtes bien plus performant sur scène. J'aurai pu être indulgent avec vous sur ce coup-ci. Mais comme dirait l'autre,
JE PRÉFÈRE T'ENCULER !