En Israël, un tueur en série pédophile sévit avec une extrême violence.
Le père d'une des fillettes et le policier chargé de l'affaire persuadés de tenir le coupable vont s'atteler à faire justice eux-mêmes en enlevant l'homme présumé coupable.
Deuxième film des deux réalisateurs israéliens Aharon Keshales et Navot Papushado, Big Bad Wolves est une comédie horrifique qui tourne au "torture-porn" renversé.
Si le choix du renversement de code est amusant, il est à déplorer le manque d'ambition des deux réalisateurs qui ne sont pas empêché de justifier le scénario par un twist final beaucoup trop convenu.
Malheureusement c'est ce mauvais parfum qui reste en bouche à la fin du film, plombé par cette scène finale, alors que le film aurait justement du se débarrasser de toute explication ou justification pour ne laisser place qu'à l'expression sombre de ses protagonistes.
Le cinéma Israélien, très souvent phagocyter par le thème de la guerre; je me souviens notamment des très bons Paradise Now ou Lebanon; laisse place ici à un cinéma de genre plus international.
Le film est très drôle malgré la violence affichée.
Les scènes de dialogues sont cocasses, crues et ambiguës.
On ne sait jamais vraiment sur quel pied danser ni à qui se fier dans cet interrogatoire morbide sur fond de vengeance douloureuse.
Le film perd en intensité par contre à cause de ses trop nombreuses justifications et scènes d'exposition; comme par exemple toute la partie vidéo sur internet ou les dialogues entre le coupable présumé et sa famille.
Ces scènes tirent en longueur et sont assez vaines quant à leur efficacité comique ou dramatique sur le reste du scénario.
Le trio d'acteurs est bon, en clin d'œil assumé au Le bon, la brute et le truand, chacun étant affublé d'une étiquette qui va être sérieusement égratigné au fur et à mesure du film. Car dans ce film, tous sont bel et bien de Grand Méchants Loups.
Côté technique, le film reste dans le classique.
Pas de plan particulièrement osés mais pas de fioritures non plus. On reste dans la sobriété pour intensifier le contenu et les images et cela fonctionne plutôt bien.
La musique est quasiment absente elle aussi. Je dois bien dire que les films de genre gagnent à s'émanciper d'une musique omniprésente en laissant l'angoisse agir d'elle même plutôt que d'essayer de la maitriser voir de la provoquer artificiellement.
Intéressant mais malheureusement gâché par cette recherche de la justice et de la justification, le film aurait pu prétendre à bien des choses.
Il se confine finalement au film de genre et à un public particulier. Pour les autres cela fera l'effet d'un beau soufflé qui retombe disgracieusement.