A la misère sociale et la violence du monde des adultes résiste la candeur précieuse des enfants, les indéfectibles liens familiaux et l'élan vital des adolescents, coincés entre deux monde dont ils doivent également s'occuper.
La formule est connue et par son manque d'originalité Bird accuse quelques moments de lassitude et de baisse de rythme.
Mais à ce drame social classique qui rappellera les frères Dardenne dans la manière de coller au plus près de leur héroïne et Ken Loach pour les thèmes et la localisation, Andrea Arnold parvient à donner une orientation particulière qui en fera une réussite. Car plus il progresse, plus le film se teinte d'une bizarrerie délicieuse et d'une fascination toute sensuelle pour la nature et ses différentes forces vives.
La chronique initiatique d'une enfant qui va devoir devenir adulte plus vite que les autres se transforme alors en fantastique chemin de bravoure, aux métaphores poétiques et à l'imagerie naturaliste chaleureuse qui fait tout le charme de ce Bird (qui rappellera souvent Le Règne Animal), et transforme la grisaille des banlieues anglaises en parenthèse estivale touchante rythmée par une bande originale stimulante, entre Fontaines D.C., Burial et autres Coldplay.