Birds aux fraises : la DeadpOOleuse histoire de QuiniePool

Au vu des ramasses prises par les derniers films du DCEU, et des sommets du box-office squattés par ceux du MCU, Warner se serait peut-être laissé tenter à copier une recette ayant fait ses preuves chez la Fox mais émanant des studios Marvel, Deadpool!
A l'époque, l'arrivée du mutant iconoclaste inconnu du grand public était un pari, certes. Mais sa relative absence de notoriété permit de découvrir un nouveau ton, plus impertinent, accompagné d'une violence graphique moins aseptisé que dans les films sur ses illustres aînés, qu'ils soient X-Men ou Avengers.

Alors en plein doute après des échecs successifs, à se demander si on abandonne l'idée d'un univers étendu, à moins de penser à une refonte total... Que faire ? Et bien on va prendre un de nos personnages secondaires les plus badass et le placer dans un univers à la Deadpool.
Malgré le désastre Suicide Squad, Harley Quinn, grâce au talent de Margot Robbie (qui a dit et à son c... physique ?... Machos va !) et sa banquabilité peut permettre à un film placé à part du DCEU de renflouer les caisses et de préparer le reboot/suite de l'escadron suicide. Si Deadpool avait des membres des X-men et de la X-force en guests. Harley aura les Birds of Prey, que des femmes, ça tombe bien c'est tendance.

C'est parti, voix-off, temporalité malmenée, souvent en pleine action, bris du quatrième mur, humour, violence de BD, Margot, Queen of Pool!!!
Le truc, bah c'est que c'est pas nouveau et, au contraire de son modèle, le formatage produit se voit trop. Exemple avec la voix-off, Harley ne cesse de nous expliquer tout un tas de trucs, sur l'histoire, sur les personnages... Jusqu'à ce que nous voyions juste en train de se dérouler sous nos yeux, le genre "t'as vu le tueur ? Il s'est blessé au doigt ! C'est au doigt qu'il s'est blessé ? Oui c'est au doigt ! Mais qui ? Le tueur ! Le tueureuh ! Au doaaaa !" Ça m'a très vite agacé.
Toutes nos héroïnes voient leur temps de présence dilué dans des scènes de présentation au mieux inutiles, parfois ridicules mais comme chacune à sa part de visibilité, Margot s'octroyant la part du lion (caution bancaire oblige), c'est tout bon.
Et puis le scenario, on s'en balance très vite, comme ceux qui ont planché dessus faut croire. Entre atermoiements sans fin d'une Harley en rupture avec son "poussin" ricanant, une enquête "Derrickienne" qui aboutira à la mise en échec du plan forcément machiavélique du méchant le moins charismatique de toute l'histoire du film super-héroique. Pauvre Ewan McGregor. S'il avait déjà joué dans des films médiocres (L'attaque des Clones en étant l'un des plus connus), à titre personnel, il s'en sortait toutefois plutôt bien. Pas ici. Les actrices, elles, font de leur mieux malgré tout (outre Margot Robbie, Mary Élisabeth Winstead, en peu de scènes, tire son épingle du jeu et malgré quelques errements cabotineux, c'est sympa de retrouver Rosie Perez).
L'histoire, qui ne nous intéresse plus depuis un moment déjà, avance cahin-caha sur un rythme qui n'est jamais le bon.
Côté mise en scène, absolument rien à signaler, du Deadpool-like, copie indigeste qui nous oblige aussi à supporter une palette graphique baveuse immonde. Jusqu'à un final fight illisible, perdu dans un déluge de bruits et de couleurs dégueulasses.

Surfant sur le succès de Deadpool (et aussi de Wonder Woman, dans son aspect film féminin féministe et qui déchire), les Birds of Prey ratent le coche magistralement.
Plus supportable néanmoins que le film dont celui-ci découle (Suicide Squad), il reste trop mécanique et balisé dans un genre déjà relativement aseptisé. Alors qu'il voudrait être tout l'inverse à l'image de son modèle mutant.
Ratage.
Pool!... BLAM !!!