Retour en fanfare pour le personnage barré et tordu d'Harley Quinn. La compagne du Joker, introduite dans Suicide Squad, revient sous les traits de Margot Robbie. L'actrice garde la même énergie pétaradante pour incarner cette ancienne psy, visiblement heureuse d'avoir enjambé la barrière entre le bien et le mal par amour.
Nouvellement célibataire, libre mais ne bénéficiant plus de l'aura protectrice de son cher et tendre, elle se retrouve embarquée dans une histoire de diamant et de protection d'une mineure. Un prétexte pour la voir s'attendrir tout en jouant de sa folie douce aux côtés d'autres figures féminines fortes et indépendantes. Car derrière cette histoire inutilement montée comme le cerveau déjanté de son héroïne narratrice, on retrouve un message girl power qui s'exprimera tout au long du film.
Sooooo tell me what you want, want you really really want...
Qu'on passe d'Harley à Black Canary, de Huntress à l'inspecteur Montoya, que ce soit par le biais de scènes d'humiliations, par le nouveau statut "c'est compliqué" d'Harley, les à-priori et les idées reçues où par la misogynie évidente d'un Ewan McGregor en parrain de la pègre, toute l'entreprise devient une bonne raison pour casser l'image docile et dépendante de la femme avec moins de subtilité à l'image et plus dans les dialogues que pour Wonder Woman.
Ainsi, on se délectera de deux scènes de baston superbement chorégraphiées et accompagnées d'une bande-son efficace, au sein d'une prison et pour clôturer l'histoire, où les coups pleuvent comme pour dire que les femmes ne sont pas en reste niveau coups de tatanes et acrobaties.
Malheureusement, comme pour le premier Suicide Squad, le film et le scénario ne restent que des prétextes pour voir évoluer des bad girls finalement pas si détestables et nous rebalancer du fun et du cool tous azimuts. Ca s'agite aux pays des vilains et les filles n'ont rien à envier à leurs homologues poilus. Codifié, simplifié et monté au couteau, un délire édulcoré qui se laisse regarder pour sa brochette d'actrices en mission et qui s'oublie dès son générique de fin.