Sur le moment, "Bis" apparaît comme une comédie française assez ludique, qui se suit sans déplaisir en surfant habilement (et grossièrement) sur la nostalgie des années 80.
Mais si on prend un brin de recul pour l'évaluer dans sa globalité, on constate qu'il s'agit d'un film fainéant qui se contente du minimum, en imaginant satisfaire un public peu exigeant.
Non seulement les auteurs n'apportent aucune explication au voyage temporel (Dubosc se limitant à un clin d'œil lourdingue aux "Visiteurs"), mais encore Farrugia et sa clique ne tirent nullement profit des immenses possibilités comiques et/ou scénaristiques offertes par cette idée, en dehors de quelques anachronismes faciles.
De même, les relations des deux quadragénaires redevenus ados avec leur propres parents, si bien exploitées par Noémie Lvovsky dans l'émouvant "Camille redouble", sont expédiées paresseusement en deux-trois running gags pourraves. Fainéant(s), on vous dit!
Vous retrouverez donc deux comédiens qui se font rares ces derniers temps, j'ai nommé Kad Merad et Frank Dubosc (ironie inside)! Le premier, que j'aime bien, est visiblement en mode touriste (zéro investissement) ; le second a le mérite de se montrer sobre, mais son potentiel comique reste très limité.
De plus, leur complicité ne saute pas aux yeux, à l'instar d'un Gérard Darmon transparent, même si le décalage temporel permet tout de même quelques séquences amusantes.
En résumé, "Bis" se situe donc dans la moyenne des comédies françaises actuelles ; autrement dit, ce n'est vraiment pas la peine de vous déplacer.