đ”đđđđ đđđđĄâđđ se rĂ©vĂšle ĂȘtre une dĂ©ception amĂšre. Le film ne parvient jamais Ă dĂ©passer la surface lisse et artificielle de ses ambitions. Ce qui aurait pu ĂȘtre une exploration profonde et nuancĂ©e d'un univers afro-futuriste se perd dans un ocĂ©an de clichĂ©s hollywoodiens et de dĂ©cisions scĂ©naristiques paresseuses. Le Wakanda apparaĂźt plus comme une carte postale scintillante quâun monde vivant, tant les dĂ©cors manquent d'Ăąme et de substance.
Visuellement, le film oscille entre le sĂ©duisant et le superficiel. Quelques images parviennent Ă capter l'attention, mais elles servent un univers trop lisse pour ĂȘtre vĂ©ritablement immersif. Les effets spĂ©ciaux, en particulier, frĂŽlent souvent le grotesque, rappelant les cinĂ©matiques de jeux vidĂ©o plutĂŽt que le grand cinĂ©ma. Cette artificialitĂ© envahit chaque scĂšne, crĂ©ant une distance entre le spectateur et les enjeux Ă©motionnels du rĂ©cit.
Le casting, pourtant prometteur, est l'un des aspects les plus décevants de cette fresque. Chadwick Boseman peine à insuffler une réelle consistance à son T'Challa, tandis que le reste du casting semble prisonnier d'une écriture qui ne leur permet pas de briller. Leurs personnages sont réduits à de simples fonctions narratives, avec des motivations survolées et des dilemmes jamais approfondis. Le traitement des personnages féminins, bien qu'ils soient montrés pour leur force apparente, tombe également dans la superficialité, offrant peu de moments véritablement marquants.
Michael B. Jordan, dans le rĂŽle de Killmonger, est lâun des rares Ă©lĂ©ments qui sauvent le film de la monotonie. Son personnage est bien plus intĂ©ressant que le hĂ©ros lui-mĂȘme, incarnant une figure de changement et de rĂ©bellion face Ă un statu quo fatiguĂ©. On sympathise aisĂ©ment avec ses motivations. Cependant, le film ne parvient jamais Ă rendre cette dualitĂ© vraiment poignante, prĂ©fĂ©rant des affrontements manichĂ©ens qui Ă©vitent tout conflit plus profond.
Ryan Coogler tente d'insuffler une profondeur politique Ă son Ćuvre, mais celle-ci tombe Ă plat. L'approche morale du film est simpliste, se contentant de prĂ©senter des dilemmes ethniques et sociaux sans jamais les explorer en profondeur. L'idĂ©e du Wakanda comme pays jamais colonisĂ© et technologiquement avancĂ© aurait pu donner lieu Ă une rĂ©flexion fascinante sur la politique, l'isolement et l'identitĂ©. Mais elle reste Ă l'Ă©tat d'idĂ©e non aboutie, et l'aspect politique finit par alourdir le film, incapable de lui donner une vĂ©ritable substance.
Au final, đ”đđđđ đđđđĄâđđ ne parvient pas Ă s'Ă©lever au-delĂ d'un spectacle prĂ©visible et peu marquant. MalgrĂ© son potentiel, le film se contente de survoler ses thĂ©matiques sans jamais les incarner pleinement.