Eh bien! S'il n'y avait que des films du niveau de ce « Black Swan » en salles, quel pied ce serait! C'est d'ailleurs assez incroyable la manière dont Darren Aronofsky est passé dans mon estime de cinéaste gonflant et pénible (merci « Requiem for a Dream » et surtout « The Fountain ») à véritable maître du septième art, d'abord avec « The Wrestler », maintenant avec ce cygne noir écrasant tout sur son passage. Car ne nous y trompons pas : c'est d'ores et déjà le sommet de l'année 2011 auquel nous venons d'assister, et je vois mal qui pourrait bien le détrôner au vue de la qualité des oeuvres actuelles. Car « Black Swan », c'est un peu tout ce que recherche chaque cinéphile : un équilibre somptueux entre le fond et la forme, une recherche visuelle permanente, nombre de scènes éblouissantes, une maîtrise et une inventivité rares, un sujet dense, un personnage principal évoluant de manière fascinante mais toujours crédible, une montée en puissance perpétuelle jusqu'à un final certes légèrement attendu mais qui n'en reste pas moins impressionnant...
Il serait tellement long de faire une liste complète de toutes les qualités de ce « Black Swan » que je préfère y renoncer, mais ne vous y trompez pas : cette recherche de la perfection, cette qui anime aussi bien la belle Nina (Natalie Portman dans le rôle de sa vie, c'est vous dire à quel point elle y est admirable, bouleversante, hallucinante, et que son Oscar est mille fois mérité) qu'Aronofsky est bel et bien LE film à ne manquer sous aucun prétexte, et que c'est une bien grosse erreur de l'Académie des Oscars de ne lui avoir décerné que le prix de la meilleure actrice, tandis que le beau mais très classique « Discours d'un roi » raflait sans que personne ne comprenne vraiment pourquoi les deux récompenses suprêmes (parmi d'autres) : meilleur film et meilleur réalisateur. Chef-d’œuvre? Assurément.