Livré avec son mode d'emploi
Bon ben, oui, MAIS !
C'est un peu chiant de se sentir tenu par la main tout le long du film.
Ah et bien sûr, par principe, 1 point de pénalité pour la présence de Vincent Cassel au casting.
ATTENTION, CE TEXTE CONTIENT QUELQUES SPOILERS
L'intensité dramatique était amplement suffisante pour ne pas qu'Aronofsky fasse un dessin à chaque fois (et parfois au sens littéral).
Le volume de la musique qui devient assourdissant pour les moments où l'on est supposés ressentir des émotions fortes.
Une paire d'ailes noires dans le dos de la "Nemesis", une transformation physique explicite, là où de la suggestion (le dos qui gratte par exemple, sans le besoin de la voir retirer une plume) aurait été bien plus adéquate.
Je pensais d'ailleurs au départ que l'on s'en tiendrait à ces non-dits.
Et puis, peut-être pousser la schizophrénie encore plus loin : Nina imagine faire des choses, pourquoi ne les aurait-elle pas commises sans s'en rappeler ?
La voir découvrir ces actes horribles une fois mise devant le fait accompli, aurait à mon sens bien plus servi l'angoisse qui nous étreint petit à petit, que ces scènes descriptives auxquelles on a droit.
Y compris ce qu'elle se fait à elle-même.
Alors je ne sais pas, peut-être qu'il faut tout mettre noir sur blanc pour le public américain (sans vouloir être hautain, hein), mais en tout cas je me suis senti infantilisé, limite pris pour un con.
Reste que l'esthétique est sublime, que Natalie Portman emporte tout dans son sillage, elle crève l'écran que c'en est parfois écoeurant et je ne m'étendrai pas davantage là-dessus car tout le monde l'a dit et tout le monde va le redire.
(Natalie je t'aime !)
Pour rester sur le plan purement technique, on aurait en revanche apprécié un peu moins de plans "caméra à l'épaule" qui, outre le fait de ne rien apporter à la narration ni à la mise en scène, foutent la gerbe quoi qu'ils montrent. Que ce soit une scène de danse ou une fille qui donne des coups de couteau, on a envie de vomir. Je ne dis pas merci.
Pareil pour les gros plans à répétition.
Ok tout ça c'est très tendance, comme Cassel, mais, comme Cassel, ça ne sert à rien.
Le film en lui-même est très bon, et c'eût été carton plein sans ce côté outrancier (dans le mauvais sens du terme) et pédagogue (idem).
Peut-être aurais-je encore davantage apprécié Black Swan si je n'avais pas été submergé de critiques dithyrambiques au préalable mais, dans ce contexte, oui, une certaine déception m'a envahi au sortir de la salle. C'est d'ailleurs ce qui m'avait poussé à le classer en "Mauvais pressentiment".
Sans doute également cette sensation de gâchis pour un film qui pouvait, à l'instar de son héroïne, frôler la perfection.