DTV salement amoché par le public, ce Black water : abyss a pourtant de réelles qualités. Ce survival au fond d’une grotte pour échapper à un croco qui n’est ni gigantesque ni préhistorique mais juste particulièrement affamé, a le mérite d’éviter les gros clichés du genre en misant plutôt sur une bestiole assez discrète dont les prises de bec ne sont que ses rares moments de présence à l’écran. Pas gore, pas flippant mais anxiogène dans la mesure où notre groupe d’amis cherche toujours un peu d’air entre l’eau et la roche, cette série B sait se servir habilement de son contexte tout en maîtrisant ses péripéties. On saluera ainsi la volonté d’éviter à tout prix les cinquante péripéties pour se concentrer sur trois moments forts qui suffisent largement.
Pris dans ce bourbier, nos cinq héros ont l’intelligence de toujours rester de potentielles cibles tout en dévoilant des pans intéressants de leur personnalité au fil du récit. On pourra bien entendu rechigner sur une révélation qui met à mal leur relation mais qui n’ébranle pas davantage leur cohésion. Petit carton jaune, en revanche, sur le final avec une ultime pirouette vraiment indispensable qui a tendance à ridiculiser un récit jusque-là plutôt original. On notera, enfin, une vision, une nouvelle fois très féministe de ce revival où les hommes sont décidément moins habiles que leurs copines quand il s’agit de se débarrasser d’un méchant croco. Ce cliché-là commence, à force, à devenir franchement agaçant car il rend ces petites productions trop souvent prévisibles.