Je cite le résumé de Wikipédia : «Blindman, un tireur d'élite redoutable mais aveugle». On voit la contradiction. Voire l'écueil. Confiant et optimiste, le cinéphile endurci se dit que le scénariste, le réalisateur ou l'acteur vont se sortir de ce piège. Qu'ils ont prévu un truc. En fait non.
Le personnage est bel et bien aveugle (sauf pour Hélion) et se révèle un tireur hors pair (sauf pour Hélion).
Pour l'instant, c'est fidèle au pitch que vous allez me dire. Et de vous répondre : «oui, mais c'est bien là le problème, le type et aveugle et tireur d'élite». AVEUGLE ET TIREUR D'ELITE. Putain, faut vous le dire dans quelle langue pour que vous compreniez que ce film n'a aucune raison d'être !
C'est filmé déguelassement, comme tout western spaghetti (ben ouais ça tache la bolognaise).
L'acteur principal est moulasse et laid : on dirait un albinos croisé avec Jean-Paul Sartre (je dis ça pour le strabisme).
Côté histoire, j'en sais rien, j'ai arrêté d'essayer de comprendre au bout de 30 secondes (la faute à Hélion assise à côté de moi dans le canap et qui n'arrêtait pas de me distraire). Comme je suis bonne pâte (western spaghetti, humour !), on va lui laisser le bénéfice du doute et dire que le scénario est potentiellement béton. M'enfin je miserai pas mon vidéoprojecteur là-dessus.
La musique est toute pourrave, on dirait du Ennio Morricone constipé. Et ça fait un tantinet bizarre des Mexicains qui parlent italien. Je dis ça, je dis rien.
Allez les points positifs maintenant. Et ouais y'en a, j'ai quand même mis 5 (un 5 qui vaut un 4, ou un 3, ou un 2, c'est au choix).
Alors on a bien rigolé avec les copains du ciné-cloub. Vachement bien rigolé même. J'ai un peu froid dans le dos en m'imaginant chez moi, à 23 heures après le boulot, en train de mater seul Blindman. Glauque.
Les costumes et les décors sont super : de la pastèque à chaque coin de plan en passant par les gilets des acteurs tous plus kitschos les un que les autres. Ça aide à faire passer le temps. Surtout quand on ne suit pas l'histoire.
Le casting a été particulièrement soigné, que des sosies moisis (Depardieu, Gary Oldman, Noiret...), avec un tropisme pour le nez démesuré chez les hommes et la cellulite fessière chez les femmes. Miam. Je reprendrais bien une deuxième platée de pâtes tiens.
Belle scène de femmes blondes violées, frappées et massacrées dans les dunes par une horde de Mexicains velus et suants comme des gros porcs (sorry pour le pléonasme). Ça m'a réveillé et c'était chouette. Bon j'ai pas compris le pourquoi du comment, mais quelque chose me dit que c'est accessoire.
Attention les amis, j'ai gardé le meilleur pour la fin. Ringo Starr.
Alors je vous préviens, c'est super survendu. Déjà il fait pas de batterie (très vite la suspicion s'insinue insidieusement parmi notre groupe).
Moi au début je pensais que Ringo allait être le héros – niiiiin, mauvaise réponse – , puis que ça allait être le gros méchant – niiiiin, re mauvaise réponse. C'est juste le frère dudit gros méchant, il a deux scènes et meurt à une heure de la fin. Là je vous dis pas le blanc et l'angoisse dans l'assistance.
PS : Burrito. Faut toujours dire burrito quand on parle des Mexicains. Ou tacos. Ou tortilla.