Netflix m'avait déjà achevé mentalement cette année avec sa suite de Massacre à la Tronçonneuse.
Et aussi avec le dernier cauchemar de Jean-Pierre Jeunet...
Je pensais qu'il n'était pas possible de tomber aussi bas artistiquement.
Qu'ils allaient apprendre de leurs erreurs.
Et bien, je me suis trompé.
On peut toujours creuser plus profond...
Une fois de plus, la liberté qu'ils accordent aux réalisateurs s'est retournée contre eux.
Est-ce qu'il arrive aux producteurs de Netflix de lire leurs scénarios ?
Spoiler : Non
Il faut le répéter. Ce truc n'est pas un biopic.
C'est une oeuvre adaptée du livre de** Joyce Carol Oates** qui est librement inspiré de la vie de Norma Jean alias Marilyn Monroe.
Une "fan fiction"? Mmmh
Imaginez que je réécrive votre vie que j'y rajoute plein de malheurs et que j'accentue bien votre souffrance.
C'est ce qu'on a fait à Norma Jean Mortenson.
On écrit de la merde sur vous et votre vie. Pour ensuite bien se nourrir de votre malheur.
Puis, pour la promo, on fait passer ça pour une oeuvre féministe contre les pervers d'Hollywood et on met bien en avant son image de star internationale.
Tout ce que vous verrez dans ce film, c'est une victime perturbée qui subit continuellement ce qui lui arrive. (abus sexuel, violence conjugale, avortement, fausse couche, crise d'hystérie...)
Tous les autres sujets sont survolés.
C'est une très grande performance dans la souffrance de la part d'Ana de Armas qui est une de mes actrices préférées. Elle se donne à fond. Elle est époustouflante. Mais elle y perd en même temps son âme.
Je n'arrive pas à croire qu'elle ait pu lire le scénario et se dire qu'elle allait rendre hommage à cette actrice partie si jeune.
Tout ce que je la vois faire c'est salir sa mémoire.
Parce que, je suis désolé. Andrew Dominik, le réalisateur, aura beau se cacher derrière cette définition bancale de "faux biopic" et derrière ces effets de montage et de style qui font artistique.
Pendant presque 3h, on assiste juste à une oeuvre de voyeuriste.
J'ai lu aussi que l'objectif était de déconstruire le mythe de Marilyn. Encore faut-il que l'on présente vraiment le mythe. On a certes droit à une audition de l'actrice mais ce sera pour ensuite zapper toute sa carrière. On ne parle pas de ses succès.
Et si on en parle ce sera seulement pour les mettre en parallèle avec sa vie privée et ses problèmes.
Alors que si on s'intéresse un minimum à cette femme, on sait que c'était une femme talentueuse.
Andrew Dominik ne la présente que comme une femme torturée.
Si cette oeuvre vous a refroidis, allez plutôt voir "Certains l'aiment chaud".
(lol)