Blue Jasmine par Fabrizio_Salina
Et voilà, notre bon vieux neurasthénique vient de nous sortir son film annuel et coup du sort, il n'y a que ça au cinéma. Va pour le Woody Allen 2013 !
Woody a décidé de mettre en scène un univers familier New-York/Central Park/Les bonnes adresses/L'Upper East Side dans un décor moins familier (Friscoooooooooooo). Le problème de ce film c'est qu'il est premier degré du début à la fin. Enfin non, pas premier degré, mais c'est simplement qu'il n'a qu'une seule possibilité d'interprétation. Allen envoie avec une effrayante constance son marteau-pilon sur cet univers tout en absence de nuances et de pondération. C'est d'ailleurs intéressant de constater que la monomanie de son discours épouse celle de l'héroïne : tous deux sont aussi bornés l'un que l'autre et ne changent pas! Éloquent est à cet égard de constater que Jasmine se fait larguer par Hal pour tomber dans les bras d'Al : l'imposture est totale.
La constante du cinéma d'Allen est ce fameux humour pince-sans-rire : ici, chaque gag est annoncé par deux rangées de pélicans qui claquent du bec comme dans Kirikou : le décalage entre l'héroïne snobinarde et son environnement : les passes d'armes entre Jasmine et le copain latino de Ginger sont attendues comme pas possible. On a d'ailleurs l'impression que c'est exactement la même dispute qui se répète à chaque fois "she's a phoney! He's a loser!", chaque moment de rire est prévisible entre 10 secondes et 2 minutes à l'avance ce qui coupe efficacement l'envie de se poiler. On voit se dérouler au fil du film toutes les situations éculées qu'on connait déjà par coeur puisqu'elles apparaissent inévitablement dans "Sissi chez les ploucs" ou encore "Barbie et son beauf de Ken". Cliché contre cliché, les personnages sont lancés et s'entrechoquent sans cesse, chacun jouant sa partition. Pas d'évolution, pas d'adaptation dans une histoire qui tourne en rond.
Et le pire, c'est qu'à cause d'elle, DiCaprio n'a pas obtenu l'oscar du jeu-d'acteur-stéréotypé-au-possible-mais-comme-il-en-fait-des-tonnes-on-lui-file-l'oscar !