Le rêve américain a un léger goût acide
Woody Allen démonte de A à Z le rêve américain et il a misé sur la belle Cate Blanchett pour jouer son personnage principal, Jasmine.
Les répliques sont cinglantes. L'humour est noir. Toutes les valeurs puritaines partent en fumée dans ce film, le mariage, la fidélité, les liens familiaux. On a presque honte de rire des critiques diverses et variés que se lancent les deux sœurs qui forment un très beau duo. Jasmine est un personnage qu'on peine à haïr. Sa haute opinion sans faille d'elle-même la rend touchante, tout comme ses moments de déconnexion de la réalité laissent suggérer une certaine fragilité psychologique.
Jasmine refuse d'oublier qui elle a été, une femme du monde, marié à un homme brillant et fortuné. Elle critique tout ce qu'elle voit du milieu modeste dans lequel évolue sa sœur. Sa soeur est divorcé, s'habille mal, ses enfants ne sont pas des canons de beauté et son nouveau prétendant n'est pas un gentleman. Jasmine ne hait pas vraiment Ginger et veut le meilleur pour elle. Elle a une façon très directe de lui témoigner son affection en la traitant de "raté".
Est-ce qu'on peut lui en vouloir pour autant?
Non. Jasmine est complètement perdu, cinglé et ne veut pas accepter sa déchéance sociale. Elle tente donc de se reconstruire mais sans accepter son passé, sa réalité . L'insistance avec laquelle elle nie ses responsabilités dans sa situation frôle la folie pure. Mais la vérité finit toujours par nous rattraper.
Plus dure sera la chute!