On sait, grâce à la SACEM, que tous les quarts d'heure, partout dans le monde, on entend l'ostinato rythmé et hypnotique du Boléro de Ravel. Le seul succès mondial comparable à Just a Gigolo de Louis Prima.
Ida Rubinstein, muse des ballets russes et coqueluche des surréalistes, commande à Maurice Ravel la création d'un ballet de style andalou.
Un défi pour le célèbre compositeur, éternel amoureux platonique et peu porté sur la bagatelle.
Mais comment refuser quoi que ce soit à la Rubinstein ?
Le pauvre Ravel dépérit laborieusement jusqu'au jour où il joue d'un seul doigt un thème qu'il répète sans fin.
Le Boléro, ascension orgasmique sensuelle de dix-sept minutes, a donc été créé par un musicien de renommée mondiale qui était aussi un homme torturé, éternellement insatisfait, à la vie amoureuse déserte.
Il est difficile de filmer le manque d'inspiration, l'insatisfaction et l'angoisse de la page, plutôt que la partition blanche.
On doit reconnaître à Anne Fontaine du courage pour affronter vaillamment les mois stériles et torturés de la genèse du célèbre Boléro.
Et si le scénario traîne un peu faute d'un cruel manque de tension dramatique, Raphaël Personnaz, Doria Tillier, Sophie Guillemin, Jeanne Balibar, Emmanuelle Devos et la trop rare Anne Alvaro parviennent à donner chair et vie à ces mois de création dans ces des années dites folles.
Une belle reconstitution d'époque pour un film qui n'est malheureusement qu'à moitié réussi.
J’ai vu ce film dans le nouveau et très réussi complexe de cinéma de Digne (Alpes de Haute Provence), pour y accéder, nous avons dû emprunter la rue prête à partir...c’est son nom, j’aurais aimé l’inventer, mais non...