Un western aujourd'hui, ce n'est déjà plus si courant, mais un western comme « Bone Tomahawk », ça l'est encore moins ! Une expérience étrange, lente sans être ennuyeuse, où S. Craig Zahler n'hésite pas à construire son récit en deux parties bien distinctes : le voyage puis le règlement de comptes, donnant au film une sorte de « double identité » très palpable. Je dois vous avouer avoir trouvé ça un peu long par moments, mais d'un autre côté je trouve que tous les choix se justifient : les personnages sont un minimum développés et évitent le manichéisme, sans apparaître trop complexes non plus.
Le visuel n'est ni trop spectaculaire ni trop intimiste, ce qui permet de trouver un équilibre plutôt salutaire. Enfin, si le film reste assez sobre pendant longtemps, le réalisateur « s'offre » quelques accès de violence particulièrement sanglants, faisant basculer l'œuvre vers le « survival » primal. Il y a quelque chose d'étrange dans cette œuvre, à la fois réaliste et résolument étrange. Solide casting, homogène et cohérent, peinture assez juste des hommes et de leurs motivations. Pas un coup de cœur, mais un titre surprenant, qui aurait sans nul doute mérité un passage par la case cinéma (même si son positionnement n'était pas évident, j'en conviens!).