Bonnie et Clyde par Kroakkroqgar
On peut douter de la véracité de quelques passages du biopic, mais il est certain que ‘Bonnie and Clyde’ a renforcé l’image iconique du couple de criminels. Non seulement l’œuvre souffre d’un léger manichéisme fermant les yeux sur les crimes du gang, mais surtout, Bonnie et Clyde y incarne une véritable figure de passion romanesque.
‘Bonnie and Clyde’ ne raconte finalement que peu de choses sur les crimes et les aventures du gang Barrow : sur la totalité de l’œuvre, on assiste uniquement à deux courts braquages représentatifs. L’œuvre préfère se pencher sur la relation qui unit les deux amants. En cela, le film est passionnant, du coup de foudre aux questionnements de Bonnie, en passant par les rejets de Clyde. On regrettera même que l’œuvre ne se focalise pas plus sur cette passion, tant le sujet est intéressant. Le simple poème de Bonnie recelait un véritable potentiel, que Serge Gainsbourg a su parfaitement exploiter par la suite.
Il est ainsi regrettable que Buck et sa femme (parfaitement insupportable) prennent un peu trop d’importance, au détriment de dialogues probablement captivant entre Bonnie et Clyde. Heureusement, certains passages comme les retrouvailles à l’atmosphère irréelle de Bonnie avec sa famille permettent de creuser ces personnages. L’œuvre dépeint également l’Amérique des années 30 à travers les yeux de ces criminels de manière intelligente.
En ce qui concerne la réalisation, on appréciera la narration limpide et sans perte de rythme. La mise en scène est classique, mais Warren Beatty et Faye Dunaway illuminent chaque plan. En particulier, l’actrice est délicieuse, en amante transie et contrariée.
Une passion romanesque intéressante.