Borderlands
3.8
Borderlands

Film de Eli Roth (2024)

Comme nous le savons tous, l'art se manifeste sous de nombreuses formes : nous avons les grottes de Lascaux, les premières histoires transmises oralement au fil des générations, puis par écrit. L'humanité a toujours voulu raconter des histoires, que ce soit par la musique ou, un jour, par les images, notamment au cinéma. Mais un nouveau médium a commencé à émerger dans les années 80, évoluant au fil des décennies pour devenir un art narratif et interactif, probablement aussi important que toutes ces autres formes. Pas de débat ici sur l'art mineur ou majeur, je veux bien entendu parler du jeu vidéo.

La plupart des enfants nés après les années 90 ont grandi avec le jeu vidéo ; cela fait partie de leurs loisirs, certains l'abandonnent avec l'âge, mais d'autres l'accompagneront toute leur vie.


Nous en venons donc à Borderlands, une saga de jeux vidéo qui, à sa sortie, avait fait forte impression, et dont le second volet, qui commence pourtant à dater, reste encore pour beaucoup de gamers une référence. Alors, qu'est-ce que Borderlands ? C'est un FPS se déroulant dans un univers futuriste aux multiples influences, une sorte de Mad Max dans l'espace, si je peux me permettre d'être aussi réducteur. Dans Borderlands, tout est FUN : les combats, les loots d'armes, les items, et les personnages sont stupides et loufoques. Ajoutez à cela un peu de magie et de la vulgarité volontairement puérile, et vous aurez une petite idée de ce qu'est cette saga.


Arrive alors cette date fatidique où mes collègues et moi allons voir ce fameux film, cette adaptation qui, avouons-le, semblait vouée à l'échec bien avant ses premières images. Un casting inadéquat, des retards, des reshoots trois ans plus tard... Bref, pourquoi s'infliger cela, me diriez-vous ? Eh bien, déjà parce que, comme vous l'avez peut-être remarqué au fil de mes critiques, les mauvais films ne nous font pas peur. De plus, la saga Borderlands est peut-être la saga favorite d'un des membres de notre fière compagnie. Ce collègue a dévoré les jeux, les adore, connaît par cœur ces quêtes, à tel point que lorsqu'on joue avec lui, une seconde d'inattention et il est déjà à quinze kilomètres plus loin. Et lui, il y croit un peu à ce film. Est-il si fan ? C'est sûr ! Stupide ? C'est une éventualité aussi, mais on l'aime quand même.


Avant que le film ne disparaisse des salles, nous nous lançons. Bien entendu, il n'était déjà plus disponible dans tous les cinémas, ce qui nous a forcés à aller voir cette daube dans un grand cinéma, à plein tarif, mais ça, c'est une autre histoire. Le film commence enfin. Il y a quelques belles images, des couleurs, c'est pas mal. Bon, Lilith a le physique d'une dame de 50 ans, ressemble plus à une vieille punk qu'au personnage qu'elle est censée incarner, mais peu importe. Le film continue, les personnages et l'humour se présentent petit à petit. Que raconte-t-il ? Pas grand-chose. Les scènes s'enchaînent, mes collègues et moi nous regardons parfois, ébahis par l'ennui, la gêne, et la nullité de certaines séquences. Quelques scènes arrivent à nous faire sourire, mais si peu. Je vous ai dit que Borderlands était un FPS dynamique et fun ? Eh bien, pour l'adaptation, ils ont décidé de rater toutes les scènes d'action ; aucun gunfight ne suscitera un quelconque intérêt chez nous.


Nous arrivons déjà à la fin, sans avoir vraiment compris à quel moment le film voulait qu'on s'investisse dans l'histoire, et… générique. Nous sortons de la salle, un peu moins bavards que d'habitude. Mon collègue est déçu ; ils ont massacré quelque chose qu'il adore pourtant tant. L'autre collègue et moi nous regardons dans le blanc des yeux, dépités. Nous décidons alors d'aller manger quelque part, comme d'habitude, mais rien n'y fait. Le repas n'est pas mauvais, mais les saveurs ne sont plus là. Le film nous a coupé l'appétit, nous a fait perdre l'envie de parler, de rire, de débattre. Nous étions fatigués. Personne ne croyait en ce projet, et nous sommes alors rentrés chez nous, las de la vie, sans envie de rien. Nous serions probablement sortis de La Liste de Schindler de meilleure humeur.

JimiArthur
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le 1 nov. 2024

Critique lue 15 fois

JimiArthur

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