Après un Before Sunset décevant, un Before Midnight effarant de nullité, on avait tout à craindre de cette odyssée de la normalité qu’est Boyhood. Mais ce sont 2h45 qui passent à la vitesse de l’éclair ! Il ne faut pas penser que seul le concept de Boyhood est brillant (Linklater a filmé douze jours par an ses acteurs pendant douze ans) : le réalisateur a su conserver sur la durée de son tournage la profondeur des dialogues qui faisait toute la richesse de Before Sunrise. Boyhood aurait pu être une mini-série tant l’addiction aux personnages s’installe rapidement, et à ce titre on pourrait presque regretter que Linklater n’ait pas prolongé la folie de son projet encore quelques années… Mais en l’état le résultat est déjà somptueux.