Le titre de cette critique a autant de rapport avec son contenu que le titre du film avec son propos.
Punch pour Sucker Punch d'abord, parce que merde, quel odieux repompage les enfants. Je n'en dis pas davantage.
Drunk ensuite, parce que c'était sans doute l'état de Gilliam à l'heure d'écrire le scénar et de faire le storyboard.
Love enfin, parce qu'en fil rouge de cette réflexion sur le totalitarisme, le monstre Bureaucratie et la société dans sa globalité, avec ses tristes perspectives de futur, c'est bien l'étrange romance entre Sam et Jill que l'on suit, autour de laquelle s'articulent les différentes transitions entre les "phases" principales du film.
S'il est impossible de nier l'originalité et l'intérêt de Brazil en terme d'ambiance et d'esthétique, il est tout aussi difficile de faire abstraction des quelques longueurs et maladresses qui l'émaillent.
Plus spécifiquement, ce sont les décrochages dans le rythme qui m'ont refroidi, tant on alterne les séquences épileptiques et les moments, disons "contemplatifs" pour ne pas faire original.
Je devine bien derrière cela une volonté de sortir le spectateur de son petit confort, lui faire ressentir l'anarchie ambiante, paradoxalement créée par cette volonté de contrôle et d'ordre absolu.
La frénésie et l'emballement de la machine Administration est douloureusement palpable, tant et si bien que l'on décroche parfois de la narration.
C'est bien dommage étant donné la qualité de celle-ci.
Arrivé à ce stade, je me rends compte que j'ai à peu près autant de mal à structurer mes propos que le film en avait à exposer le sien.
Pour schématiser je dirais que si le récit dans sa globalité est à la fois intéressant et cohérent, si la mise en scène et les décors sont à la fois inventifs, audacieux et adaptés, les séquences en elles-mêmes manquent parfois un peu du niveau de finition qui aurait été nécessaire, et leur découpage laisse parfois un peu dubitatif.
J'ai par exemple beaucoup apprécié les cadrages, tantôt aptes à vous faire ressentir la détresse du héros, insignifiant face à son/ses ennemi(s), tantôt donnant au spectateur un regard embrassant l'ensemble de la scène, un peu comme un visiteur d'un zoo pourrait jeter un oeil dans la fosse aux singes en contrebas, pour regarder le combat qui s'y déroule.
Apprenant après-coup que le film a été réalisé avec des moyens (très) limités, je ne puis que redoubler d'admiration face au résultat final.
Une réussite artistique indéniable, mais une oeuvre cinématographique qui ne se hisse pas dans mon panthéon.
C'est incontestablement un bon film, pas le chef d'oeuvre promis, fût-il sur le podium de ce cher Dimitri ;)