Allez, j'aurais pu enlever une étoile à cause de ce « Dogme95 » complètement surréaliste, le « traitement » du son, de l'image et de la technique m'ayant parfois bien gonflé, m'empêchant de me plonger autant que je l'aurais souhaité dans ce récit profondément tragique. Mais bon, il faut néanmoins reconnaître ici à Lars Von Trier une belle sensibilité et différents personnages écrits avec talent, le tout sans angélisme ni misérabilisme. Tout paraît juste, crédible, parfois très cru, mais jamais gratuit, à l'image de son héroïne perdue dans une situation extrêmement douloureuse, l'influence dramatique de l'église fondamentaliste sur la vie au quotidien étant également très bien exploitée.
Et si Stellan Skarsgard est impeccable, Emily Watson est inoubliable dans ce qui sera probablement le rôle de sa vie, de ceux qui marquent une carrière au fer rouge, dans le sens le plus noble du terme. Voilà, j'ai beau ne pas adhérer à ces préceptes dogmatiques que je trouve d'un autre âge, le cinéaste fait ici suffisamment preuve de nuances, subtilité et intelligence pour permettre une émotion saine et et naturelle, à l'image d'un dernier plan aussi tendre qu'inattendu : une belle découverte.