Le contexte de ce western, c'est la reddition de Géronimo en 1886 et la révolte d'un indien apache, Massai, qui refuse la soumission et l'exil en Floride et retourne chez lui dans le Nouveau Mexique.
Ce western pro-indien réalisé en 1954 par Aldrich est constitué de nombreux symboles.
A commencer par le casting où le couple d'indiens Massai et son épouse Nalinle sont joués par des acteurs blancs, aux yeux bleus, Burt Lancaster et Jean Peters, accentuant encore l'importance donnée aux deux personnages aux yeux du public habituel des westerns.
Symbolique aussi le chemin de retour, tel un chemin initiatique, où Massai est confronté à la grande ville et à son activité ordinaire trépidante marquant ainsi le futur inéluctable. De même, sur ce même chemin de retour, la rencontre avec l'agriculteur Cherokee, qui traite d'égal à égal avec les blancs, intrigue Massai qui accepte le don de quelques graines. Il voit avec stupeur le Cherokee aller chercher de l'eau : "tu as une femme et c'est toi qui va chercher de l'eau !".
La brutalité de Massai vis-à-vis de Nalinle qui s'accroche à ses pas envers et contre tout, qui peu à peu se transforme en reconnaissance puis amour, symbolise l'inévitable et nécessaire évolution du peuple indien en temps de paix.
Et bien entendu, n'oublions pas les fameuses graines jetées dans la neige qui finissent par germer ni la splendide scène où, aux premiers cris du bébé en train de naître, Massai abandonne le combat pour une autre vie et où les blancs qui traquent Massai entérinent la fin de la guerre.
Même s'il n'est pas du tout le premier réalisateur à faire un western pro-indien, Aldrich porte haut dans ce film la réhabilitation de l'honneur du peuple indien et la stigmatisation du comportement de certains blancs dans la lutte inégale qui opposa indiens et "européens" avant qu'ils ne deviennent tous des américains.