Kheiron vs. Salade César

La pâle copie d'Astérix : Mission Cléopatre version Kheiron me rappelle étrangement un certain animal à la fois mythique et illogique : le dahu. Ce fameux bestiau a les pattes plus courtes d'un côté et ne peut donc se déplacer qu'en pente et dans une seule direction. Une sacrée blague à laquelle on voudrait bien croire tant c'est barré. Mais cette chèvre inconsistante partage pourtant de nombreux points communs avec Brutus vs. César. Déjà les 2 ne tiennent théoriquement pas debout et de plus ils ne vont que dans une seule direction, et en soit la plus stupide. Mais pas de chance pour eux : dès qu'ils vont à contresens, ils se cassent littéralement la gueule. Mais le dahu tire finalement son épingle du jeu car lui n'est qu'une légende, et le film de Kheiron est lui bien réel et bien merdique.

Blague à part, ce qu'a fait Kheiron avec son Brutus vs. César est tout simplement impardonnable. Commencer sa carrière avec un triomphe comme Nous 3 ou rien et finir avec une abomination pareille, ça relève de l'exploit. La réalisation inspirée et pleine d'idée ? Envolée ! Les plans sont simplistes au possible, le montage dégueulasse, la photographie inexistante, le rythme et le montage morts ! Le tout ressemble plus au travail d'un amateur que d'un réalisateur ayant auparavant accouché de 2 films très acceptables. Mais afin de pousser le vice jusqu'au bout, Kheiron a également écrit le film, et là c'est la catastrophe absolue. Le scénario pauvre et incohérent n'est absolument pas servi par les blagues (la colonne vertébrale du film quand même) qui sont à l'image d'un avion en papier. Quand elles parviennent à décoller, elles montent un peu, tournoient un peu puis s'écrasent dans une mare de boue ou plus souvent dans une merde de chien. Oui c'est parfois drôle car c'est impossible de faire une comédie qui ne fait au moins pas rire une seule fois, mais l'ensemble est tellement plat et dépourvu de tempo qu'on a juste envie d'en finir.
Et pour enfoncer le clou jusqu'au bout, Kheiron joue le rôle principal, Brutus ou plutôt M. Fade. Le réalisateur-scénariste-acteur a pris le risque de prendre le spectateur à contre-pied en faisant de Brutus un personnage gentil et plein de bonnes attentions, le contraire absolu de l'image qu'a le gaillard. Mais probablement trop stressé par la réalisation, Kheiron a dû oublier que quand une caméra te filme, il faut jouer, pas rester le plus inexpressif possible. Quel horreur ! A l'inverse, les autres acteurs surjouent et sont par conséquent insupportables. Faire jouer à Ramzy un connard, pourquoi pas, mais ne demandez pas à Pierre Fucking Richard de faire le gros sale en imitant quelqu'un qui a une méga érection !

Pourquoi 2 étoiles si l'on est face à un naufrage pareil ? Parce que hormis quelques blagues qui fonctionnent, le film est relativement violent lors des scènes de baston. Quand quelqu'un se fait frapper avec une épée, ça gicle, et c'est plaisant à voir. Mais cet infâme ensemble de clichés, de comédiens mal exploités et de blagues nulles ne peut être sauvé par un soupçon d'hémoglobine.

Ah et au fait, pourquoi Vercingétorix est ... Oh laissez tomber ! Film, tu m'emmerdes !