Buena Vista Social Club retrace l’enregistrement de l’album éponyme en 1996, rassemblant des légendes oubliées de la musica campesina cubaine des années 1960. Ce documentaire touchant montre, sous la forme de témoignages des intéressé.es, comment ces papys-Avengers de la musique cubaine sont sortis de leur vie quotidienne miséreuse pour retourner en studio et faire un dernier tour de piste.
La mise en scène est ultra-classique pour un documentaire : chaque musicien est présenté l’un après l’autre, sa vie personnelle et sa musique. Wim Wenders mélange des enregistrements de répétitions et des concerts à Amsterdam et Carnegie Hall en 1998. Le film commence sur le tube de Compay Segundo, Chan Chan, et termine par cette même chanson : la boucle est bouclée. Rien d’original sur la forme, loin de là, mais le but du film est de montrer le talent de ces musiciens, et c’est tout à fait réussi. Compay Segundo, Ibrahim Ferrer, Omara Portuondo, Rubén González, Manuel Mirabal, ce film révèle au monde ces merveilleux musiciens. Chan Chan, Dos Gardenias, El Carretero, les spectateurs qui n’ont jamais écouté l’album pourront en découvrir quelques titres emblématiques.
Je suis simplement ému par ces octogénaires qui se rassemblent pour faire ce qu’ils savent faire le mieux : mettre leur talent au service de la musique. Buena Vista Social Club n’est certainement pas une œuvre cinématographique importante, mais c’est une formidable porte d’entrée vers la musique cubaine et un bel hommage à de grands musiciens.