Ce film a bercé mon enfance à partir du moment où je l’ai vu sur Canal. A vrai dire, le titre français ne m’était pas resté en tête et on ne s’en étonnera pas tant il est tarte. Il s’agit du premier long d’Alan Parker. Nous sommes à New York en pleine prohibition. La guerre des gangs fait rage. Au milieu de ce déluge de cadavres, Bugsy Malone mène sa barque de petit malin BG et la chanteuse Blousey tente de mettre la sienne à flot. Là, comme ça, rien ne permet d’imaginer que l’ensemble du casting est composé de gosses, disons entre 10 et 16 ans. Dès le début, c’est une ambiance très surprenante qui est installée. Images de studio, semi-comédie musicale, ultraviolence suggérée. En gros, tout est faux et c’est assumé comme s’il fallait (quand même) créer une distance entre les évènements et la réalité. Ainsi, les voitures sont à pédales et les mitraillettes Thompson crachent de la crème pâtissière. C’est dans le symbole que se cache la violence. De même, la vamp (excellente Jodie Foster) est une allumeuse vacharde mais il n’y a aucun sous entendu sexuel à l’horizon. C’est une sorte d’exagération du code Hays (code de bonne conduite dans la production ciné américaine des années 1930 aux années 1950) plutôt bien vue. Cette manœuvre peut signifier que la violence est parfois plus dans la portée des actes que dans la crudité de l’image. Étonnamment, on finit par se prendre au jeu et on pleure la « mort » par tarte à la crème d’un personnage sympa. Le suspens marche du coup très bien et les seuls regrets porteront sur des détails parfois gênants comme le doublage lors des chansons par des voix adultes ou certains comédiens un peu légers. Pour le reste, beaucoup de plaisir lors du revisionnage de cette madeleine de Proust à la crème et m’est avis que ce délire de cour de récré qui n’a pas pris une ride plaira encore beaucoup aux kids du XXIème siècle.