Pixar. À une époque, ces cinq lettres étaient synonymes de créativité, d'émotion, d'intelligence. Chaque nouveau titre était un événement, dont on était à peu près certain de sentir enthousiaste, touché. C'est encore le cas de temps à autre, mais clairement, il va falloir creuser beaucoup si l'on cherche de la magie dans ce « Buzz l'éclair ». Le studio à la lampe serait-il, à son tour, en train de rentrer dans le rang ? En fait, j'avoue ne pas avoir grand-chose à écrire sur ce film. C'est très professionnel, globalement on ne s'ennuie pas (trop), il y a des moyens importants, les décors rendent plutôt bien, l'animation est fluide, on a bien droit à quelques jolis moments (enfin, surtout au début, notamment à travers le personnage d'Alisha).
Mais quelle fadeur, quelle manque de personnalité... J'étais un peu dubitatif à voir ce personnage mythique se transformer en héros de fiction autre que le jouet connu de tous, sans oublier, au passage, un lissage animé des plus regrettables : j'avais (malheureusement) raison. Ni poésie, ni moment de grâce (ou si peu) durant cette centaine minutes dont la formule ressemblerait presque à celle de Marvel : de l'action, de l'humour facile et un scénario tout juste potable que l'on oublie quasiment aussi tôt. Je trouve même qu'on est un peu en-dessous : pour un rebondissement potable (et encore, mal maîtrisé voire peu justifié d'un point de vue spatio-temporel), combien de scènes poussives, de dialogues sans saveur, de personnages que l'on cherche à rendre attachant sans y parvenir ?
Je réfléchis encore à l'utilité de Darby et n'ai guère été plus convaincu par Mo, souvent mal exploités voire mal écrits. Il n'y a quasiment aucune surprise, aucune aspérité : juste le devoir du travail (technique) correctement fait et le plus consensuel possible et de ramener le plus de monde possible en salles : vu les premiers résultats, c'est raté. Bref, il n'y a de Pixar ici vraiment que le nom et le budget tant nous sommes plus proches d'un Disney moyenne gamme que d'un « Vice-Versa » ou autre... « Toy Story ».