Etonnamment sortit incognito en France, le réalisateur de « entretien avec un vampire » revient à son amour pour les suceurs de sang, oubliant le quelque peu décevant « ondine ». Hélas, il ne parvient pas à renouer avec la qualité du film qui l’a rendu célèbre.
L’histoire, un drame familiale sur fond de vampires, aurait pu être plus intéressante, mais le film ne va pas au-delà de ses idées. Alors oui le traitement est original, puisque ces vampires-là sortent le jour, utilisent une griffe au lieu de crocs pour percer la chair et font partie d’une confrérie secrète. Mais on ne retrouve ni le mélange de séduction et d’horreur, d’envoûtement propre à ces créatures immortels. Excepté la « jeune » Eleanor qui parvient à faire impression par ses yeux bleus et son air innocent cachant un lourd secret, sa capuche de chaperon rouge à la couleur particulièrement bien adaptée à sa soif de sang. Quand aux autres ils manquent de développement. Leurs actes souvent immoraux restent sans conséquences, et la confrontation entre Eleanor et sa prétendue sœur n’a finalement pas lieu. Le rythme est plutôt lent, surtout au début où l’histoire met du temps à se lancer, et ce qui n’arrange pas, plusieurs événements sont assez prévisibles.
Un film mou et sans surprises, on n’était en droit d’attendre mieux de Neil Jordan, je commence à croire que « entretien avec un vampire » représente une exception dans sa filmographie...