J'en gardais un excellent souvenir : le revoir adulte le rend plus « mineur ». Au-delà de l'effet de surprise passé, celui-ci m'a paru moins subtil, moins complexe, apparaissant avant tout comme un divertissement plus qu'une réflexion sur notre époque. Cela écrit, dans ce registre, « C'était demain » fait bonne figure, faisant preuve d'une belle imagination et se regardant avec plaisir jusqu'au bout. Le point de départ est très excitant, et sans atteindre les sommets espérés, cet affrontement entre H.G. Wells et Jack l’Éventreur offre de vrais bons moments, leur opposition n'étant jamais caricaturale.
Dommage, en revanche, que le second soit presque sacrifié par le récit, d'autant que l'excellent David Warner s'avérait être un choix fort judicieux. On pourra également trouver ce discours (plus ou moins) féministe assez daté dans son traitement, que ce soit certains dialogues ou le personnage de Mary Steenburgen, ce qui n'empêche nullement cette dernière d'être absolument charmante et cette romance d'offrir quelques très jolis moments, non dénués d'humour, parfois. Et si l'on aurait donc aimé un peu plus de matière à réflexion, le plaisir est là, du décalage entre les deux siècles à quelques belles idées de scénario, sans oublier un Malcolm McDowell aussi excellent qu'inattendu dans ce qui est assurément l'un de ses meilleurs rôles. Charmant et malheureusement trop méconnu.