Je pensais qu'il allait être difficile de parler du nouveau film sans faire le comparatif avec le précédent téléfilm qui imposait de son style une angoisse plus latente, laissant de côté les sujets "mature" ou au mieux y laissant quelques symbolique en filigrane..
Beaucoup plus proche du roman le nouveau ça, lui, nous plonge directement dans une intro frontale et brutale, qui à n'en pas douter, bousculera quelques spectateurs peu habitués aux -vrais- codes de l'horreur.
Bien plus linéaire mais aussi bien mieux traité via son écriture, les personnages tour à tour installent l'intrigue de ces disparitions sporadique, de la naissance de leurs complicités, aux affres de l’adolescence qui les réunit en un nom "les ratés/les loser", ils intègrent aussi logiquement les peurs viscérale irrationnelle procurés par ça, et les concrète qu'ils subissent dans la vie de tout les jours..
Ce qui donne les sous textes dérangeant propre au roman (comme les abus d'adulte..).
D'ailleurs, les enfants/acteurs sont d'une justesse incroyable, ce qui évidemment participe totalement à l'impression réussi d'un film et cette atmosphère Amblin (l'esprit 80's, de Gremlins/Goonies..), sans en appuyer les clichés ou la genre de tendance actuelle parfois un peu gratuite (coucou Stranger Things).
La ville elle même bénéficie d'un sympathique travail de gestion de l'espace dont chaque localité de surface est facilement identifiable pour le spectateur, tandis que ses égouts labyrinthique nous laissant totalement dans la confusion, se rejoignent pourtant en un point central.
Bref, les idées sont mieux installés, les idées plus concise en restant compréhensible, rendant même son vrai sens à la tagline "Il flottent tous".. Qui n'était devenu qu'un bête gimmick pour de nombreux gens, n'y ayant vu que la lecture iconique des ballons.
Seul Pennywise (Grippe-Sous), effrayant à souhait par ses démonstration expressément grotesque mais malheureusement un poil sur-exposé, soulève la maladresse de Muschietti probablement trop imprégné des codes Hollywoodien, qui abuse de jump-scare et de caméra tremblante, au lieu de plus nous faire profiter de son superbe travail mise-en-scene et de sa vision artistique globale de l'oeuvre.
Dommage mais pas vraiment grave.
On notera aussi le changement d'époque pour l'ancrage de l'intrigue, qui passe de 1960 au 80's, ce qui pourrait n'être que de la logistique afin d'en actualiser les thèmes, codes et background de personnages, mais pousse aussi le concept méta de laisser couler 27 ans entre le film original et son remake..
Ainsi que de proposer prochainement le second et dernier chapitre, avec des adultes plus proche de notre age.
L'adaptation est donc plutôt réussi, soulignant avec respect les diverse symboliques et l'idée cruciale du roman, tout en s'émancipant du piège de la nostalgie, qui à mon humble avis, fut un puissant frein à toute intention artistique durant de longue années, pour le genre.
Mais ici la noirceur, la maturité et la violence de la proposition renoue avec un genre quasiment disparu (ou du moins caché) dans une industrie qui s'était dédié au compromis dans l'écriture et images lissés pour sa cible hyper privilégié du grand public.