Après Ne coupez pas ! (Japon) et Coupez ! (France), c'est au tour de la Corée de présenter sa comédie burlesque de tournage qui dégénère... Cobweb (Dans la toile) est un bon moment de rigolade, trop long pour ne pas connaître une baisse de rythme (2h15 qui auraient tout aussi bien pu n'être que 1h45 sans perte de gags majeurs), porté surtout par son hommage sincère aux réalisateurs de cinéma passionnés (parfois trop) par leur œuvre. Dans le rôle du chef-d'orchestre qui rame pour maintenir son projet hors de l'eau, Song Kang-Ho (Parasite) brille comme à son habitude, en conflit constant avec ses comédiens extravagants (dont le trop rare Jung Se-Oh nous rappelle combien il est bon à jouer les personnages idiots, et si vous aimez : regardez Korean Fried Chicken...), et avec les producteurs colériques qui menacent le tournage... Beaucoup de gags fonctionnent, les personnages sont attachants, la mise en scène est correcte, les effets spéciaux ne sont pas excellents (le feu, l'araignée), et surtout le final étonne, plusieurs fois (chose rare). Qu'on sente arriver la scène de feu d'artifice d'humour (le bouquet), on ne s'attend pas à ce qu'elle se lance sur
la musique Poupée de cire, poupée de son (et cela colle à merveille, un mélange contre-nature qui épate), qu'on voit le très joli plan du réalisateur qui contemple la fin de son œuvre baigné dans la douce lumière du soleil, on se fait avoir par le générique...
Sans rien vous dévoiler : ne partez pas. Dans cette avant-première cannoise, aucune info n'avait fuité à ce sujet, et la salle s'est vidée presque complètement en l'espace d'une petite minute de générique, tandis qu'on restait pour écouter la jolie musique des crédits... On a bien fait, on a été peu nombreux à découvrir le véritable final du film ! Donc restez bien assis, Cobweb s'offre un rappel original, qui aura récompensé les spectateurs pris dans sa toile...de cinéma.