Alors voilà. Je ne sais pas par où commencer. Trois fois que je recommence cette critique. Chaque fois je me dis que ce n’est pas bien, pas à la hauteur de ce film, pas à la hauteur de ce qu’il veut raconter. Mais pourtant, je suis convaincu que je veux en faire la critique à la vue de ce qu’il m’a fait, de ce qu’il m’a fait ressentir, de ce qu’il va m’apporter dans le futur.
Tout d’abord, la BO. Fantastique. Moi, étant millenial, je n’ai pas connu cette époque. Cette période de l’histoire de la musique. Je l’ai toujours vécue par procuration, avec mes parents. Et pourtant, à travers les musiques choisies, j’ai l’impression d’avoir toujours eu cette fièvre des années 80, d’avoir côtoyé des fragments de cette histoire de la musique, si riche et qui continue à perdurer au travers de récits comme celui-ci. Parce que oui, à mon sens, ce film est bien un récit. Un récit dans la progression narrative mais surtout un récit dans sa poésie.
Alors oui je pourrais parler de la relation qui lie nos deux protagonistes, mais en fait, d’autres l’ont certainement fait mieux que je ne l'aurais fait. Non, moi je veux vous parler de ce que ce film m’a fait, de ce que je ressens encore aujourd’hui en écrivant ses mots. Vous savez, cette sensation étrange qui vous prend à l’estomac et qui ne vous lâche pas mais sans savoir pourquoi. Mais là où les larmes se manifestent d’ordinaire, là, elles n’ont pas coulé. Elles sont restées enfouies, au fond de moi, de peur de se manifester, ou bien je ne sais pas trop en fait. Voyez, même cette difficulté à admettre ce que je ressens vis-à-vis de ce film est quand même révélateur de sa force.
Sa force, en fait, réside dans sa simplicité, je crois. Le réalisateur ne décide pas de ce que l’on doit ressentir à un instant t du film. Il réalise juste son film et laisse au spectateur libre court à ses sentiments. Laisser le choix au spectateur de ses sentiments ne le limite ainsi pas à une tendance binaire [oui le spectateur a ressenti/non le spectateur n’a pas ressenti]. C’est un éventail de possibilités qui s’offre à lui. C’est pourquoi chacun aura une approche différente du film, et c’est ce qui en fera sa richesse, croyez-moi.
Mais avant d’en arriver là… Il s’en fallu de peu que je balaye ce film d’un revers de main juste à cause de l’envie, envie alors absente au moment de choisir un film à visionner en cette soirée de mars. A vrai dire, ce fut un peu mon choix « par défaut ». Quelle fut ma surprise ! A la fin j’en redemandais, j’aurais aimé qu’il ne se termine jamais. Alors bon. Le lendemain, alors qu’il fallait choisir un nouveau film, et bien le choix s’est naturellement porté vers un second visionnage pour ce qui s’apparentait déjà à mes yeux à un chef d’œuvre. Mais de la même façon, et encore plus même, le temps n’est passé que trop vite.
C’est pourquoi, donc, ma satisfaction fut ravivée à l’idée que M. Luca Guadagnino prévoie une suite à cette merveille.
Je me projette déjà à faire des après-midis à les enchaîner…