Camille Claudel 1915 par Benjicoq
On connait tous l'histoire de Camille Claudel, elle a de toute façon été évoquée dans un autre film avec Adjani, très différent de celui-ci. On ne reviendra pas là dessus. Ce film n'a rien a voir, c'est un très beau film sur la folie.
On retrouve Camille Claudel , internée par sa famille dans un asile. Elle attend la visite annuelle de son frère Paul. Camille a l'air saine d'esprit quand elle est parmi les handicapés mentaux de l'asile dans lequel elle est enfermée. Mais face aux médecins (pourtant pas très professionnels) , dans des monologues très longs face caméra , elle se révèle fêlée (sans aucune grandiloquence, d'ailleurs, on échappe au pathos par miracle): paranoiaque, et cassée de l'intérieur.
Les scènes d'asile se suivent et se ressemblent, c'est très aride, Il se passe peu de choses. mais c'est très intense. On s'échappe pendant un court instant de l'asile, le temps d'une ballade sublime dans les montagnes du Vaucluse. Puis on quitte Camille, pour suivre son frère, Paul Claudel, venu lui rendre visite pour évaluer son état mental. Lui aussi est fou. Fou de Dieu. Et on assiste enfin à la rencontre entre Camille et Paul, très courte, d'une violence sourde. Une incompréhension totale. On aura suivi Camille pendant 3 jours à la fin du film.
Le cinéma de Dumont et ses acteurs non professionnels a parfois ses limites (le jeu des infirmières est ce qu'il est, pour rester poli ;) ), et il y a un leger malaise quand il filme avec une fascination un peu malsaine ces handicapées (On sent tout de même qu'il cherche à y trouver une beauté et une humanité). Mais c'est bouleversant.