Mais quelle croûte.
Seul opus à n'être pas sorti en cinéma, et l'on sait pourquoi. Après le miroir, le tableau. Ce troisième volet de Candyman se concentre sur la descendante de l'esclave devenu boogeyman, qui décide...
Par
le 17 oct. 2022
1 j'aime
A peine le film est-il commencé que l'héroïne annonce vouloir détruire le mythe de Candyman. Une véritable note d'intention puisque c'est justement de cela dont il s'agit. Candyman 3, deuxième suite de l'un des meilleurs films d'horreurs des années 90, ne comprend rien à son aîné et décide donc d'en annihiler l'essence. A la base une oeuvre sociale, réflexion sur le racisme et la transmission du mal, se change en slasher médiocre dans lequel le réalisateur semble plus intéressé par la nudité de ses actrices que le fait de raconter une histoire se tenant. C'est moche, éclairé avec le cul, y'a des gothiques méchants et stupides comme dans tous les films d'horreur pourris de l'époque, et Tony Todd (dont le jeu toujours irréprochable dénote ici avec celui lamentable de ses partenaires) se trimbale une prothèse de crochet rendant son bras improbablement long. Son personnage souffre d'ailleurs d'une écriture cataclysmique. Tout en finesse et terriblement inquiétant dans l'opus original, se liant de manière subtile et troublante au personnage de Virginia Madsen, Candyman devient ici un serial-killer dont le seul but est de prouver à sa descendante qu'il existe pour de vrai en éventrant tous ses potes et moins potes. Avec comme ultime objectif de... coucher avec elle visiblement.
Il s'agissait d'enterrer la légende et en cela l'héroïne y parvient puisque Le jour des morts (ah oui au fait le film pose un regard totalement perdu et insignifiant sur la communauté mexicaine, la fête en question n'ayant par ailleurs ici aucune sorte d'importance) fera hiberner la saga durant 20 ans avant que Jordan Peele ne reprenne le relais en confiant un nouvel volet à Nia Dacosta. Une bonne occasion de rattraper la catastrophe de ce Candyman 3 lamentable, indigne dans tout ce qu'il entreprend et raté jusqu'à sa fin sur laquelle j'aimerais revenir quelques instants (et donc forcément ça va spoiler, si tant est que ça soit important). Le film se conclut donc avec notre héroïne annonçant le succès de son entreprise, à savoir la fin définitive du mythe et donc la mort de Candyman... Avant que celui-ci ne revienne par l'intermédiaire d'un crochet brisant un miroir. Un retournement plus que convenu dans pareille oeuvre, que l'on ne s'étonne donc pas de trouver ici (on s'y attendait même carrément)... Avant de retrouver nos joyeux protagonistes en pleines santés pique-niquant pépouzes dans un cimetière. Ce qui interroge donc sur ce dernier coup de pression: rêve? image purement symbolique? Futur se déroulant après la dernière scène mais que l'on nous montre avant? Plus vraisemblablement la resucé d'un code typique du genre que l'on nous balance sans en comprendre le sens (pourtant évident). Une imitation paumée, ne réfléchissant jamais aux raisons de sa présence, à l'instar de tout le reste du métrage donc.
Créée
le 24 nov. 2020
Critique lue 212 fois
D'autres avis sur Candyman 3 : Le Jour des morts
Seul opus à n'être pas sorti en cinéma, et l'on sait pourquoi. Après le miroir, le tableau. Ce troisième volet de Candyman se concentre sur la descendante de l'esclave devenu boogeyman, qui décide...
Par
le 17 oct. 2022
1 j'aime
Ce film est clairement inspiré par ce qui se fait à l'époque, on retrouve le côté un peu gothique si je puis dire d'un Hellraiser. L'intrigue est à peu près aussi inutile que le précédent volet. Les...
Par
le 29 déc. 2021
1 j'aime
Après les ghettos de Chicago et La Nouvelle Orléans, c'est autour des quartiers latinos de Los Angeles de subir la colère de Candyman. Le tueur au crochet se manifeste auprès de sa descendante qui...
Par
le 18 août 2020
1 j'aime
5
Du même critique
Eh bien nous y sommes. Après une centaine d’heure de jeu, je puis enfin goûter la fin de ce qui demeure l’opus le plus ambitieux de Miyazaki, From Software et même, pourquoi pas, de Namco Bandai. On...
le 11 juil. 2022
12 j'aime
15
Peu nombreuses sont les œuvres à bouleverser la perception que tu as d'un art, à transfigurer ton rapport à celui-ci, à se poser en aboutissement de tout un pan de création mais en même temps de...
le 8 déc. 2022
6 j'aime
10
Addio Zio Tom se présente comme un film anti-raciste mais se fracasse la figure sur le sensationnalisme et le racoleur. Considérons que nul discours de déconstruction ne se cache ici: les esclaves...
le 29 janv. 2021
3 j'aime