Après une tentative peu concluante dans le registre dramatique (« Une autre vie »), Emmanuel Mouret revient à ce qu'il sait faire de mieux : la comédie romantico-dramatico-fantaisisto-mélancolique. Et comme (presque) toujours, j'étais sous le charme : c'est drôle, sensible, intelligent, plein de situations réjouissantes et de répliques savoureuses : bref, tout ce que j'aime chez ce réalisateur depuis maintenant plusieurs années. Oui mais voilà : un peu à l'image de « Fais-moi plaisir ! », voilà que ce dernier semble ne plus savoir quoi dire dès le milieu du film. C'est un peu mou, répétitif, l'auteur semblant presque s'auto-parodier pour combler son manque d'inspiration, l'intrigue n'avançant presque plus du tout et se contentant de nous arracher quelques sourires.
Heureusement, après ce (gros) trou d'air, Mouret finit par reprendre le contrôle pour nous offrir un dernier tiers émouvant, tirant nettement plus vers le drame sans pour autant tomber dans le sinistre. Au contraire, c'est juste, tendre et très joliment écrit, la jolie prestation d'Anaïs Demoustier venant lui apporter un charme supplémentaire, tout comme l'élégance de Virginie Efira dans la première heure. En définitive, j'ai beau être un peu déçu par ce « Caprice » plutôt mineur dans la carrière de son auteur, je lui trouve un côté attachant, délicat, gracieux lui permettant de se faire une (petite) place parmi les réussites françaises en 2015.