Après une parenthèse plutôt réussie dans le mélo "réaliste" ("Une autre vie"), Emmanuel Mouret revient à la comédie sentimentale intello, son genre de prédilection.
Ceux qui n'adhèrent pas au style très marqué du réalisateur marseillais, à sa diction théâtrale, à son personnage naïf et lunaire, à ses préoccupations éloignées de toute réalité sociale, ceux-là ne seront pas subitement séduits par "Caprice", qui s'inscrit parfaitement dans la filmographie de Mouret.
Pour ma part, sans être particulièrement fan, je ne suis pas allergique à l'œuvre du bonhomme, qui a le grand mérite de posséder son propre univers.
Mais mon intérêt pour ses films est souvent proportionnel au charme exercé par les interprètes choisies : ici Virginie Efira, dans le rôle d'une actrice d'âge mûr, et Anaïs Demoustier en college girl juvénile, que Mouret s'amuse à grimer en rouquine au blouson improbable.
Les deux comédiennes rendent une copie honorable, mais ne diffusent jamais la sage sensualité de Virginie Ledoyen dans "Un baiser, s'il vous plaît", ou de Camelia Jordana dans "Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait".
Au niveau du casting masculin, si Mouret acteur reste égal à lui-même, c'est Laurent Stocker qui m'aura fait la meilleure impression, dans le rôle du meilleur ami loyal et résigné.
Au final, "Caprice" laisse une impression mitigée : œuvre assez anecdotique, qui vaut surtout par la singularité de son auteur, et par la rareté de ce type de productions.