Contexte
Tiré d’une histoire vraie, Carbone aborde le cas des fraudes à la TVA sur les quotas de carbone des années 2008-2009. Pour faire court, ont été créés des entreprises factices « écolos » qui ont moins rejetées de CO2 par rapport à leur taux autorisé. Ces fausses entreprises pouvaient revendre cet excédent à l’Union européenne qui les revendait elle-même à des entreprises qui polluaient plus que leur taux limite (plus très « écolo » du coup) pour que celles-ci demeurent dans la légalité.
Des gens ont abusé des failles de cette loi pendant un laps de temps en créant un maximum de fausses entreprises qui polluent peu puis en vendant leur droit à polluer.
Film
A chaud, ça a l’air barbant je sais ; mais Olivier Marchal transforme cela en véritable polar à base de trahisons, meurtres corruptions et tout le tralala. Jamais dans l’excès, toujours captivant.
Le film explique très bien et toujours dans le rythme, le contexte et ce que ce genre de banditisme implique. On sent très bien que les personnages s’enfoncent de plus en plus profondément dans l’illégalité et ne peuvent plus en ressortir indemnes – association avec des mafieux qui en veulent toujours plus, corruption d’un policier. La fatalité de ce film est annoncée dès l’introduction avec la mort du personnage principal 5 mois plus tard. On comprend vite que la seule issue est le sang ou la fuite. Les sommes sont astronomiques et la morale du film, simple mais efficace, pointe l’inutilité d’une telle richesse si l’on n’est plus là pour en jouir.
Les acteurs sont très bons avec notamment Benoît Magimel (si t’es fan de Benoît). Mon coup de cœur Gringe est quant à lui tout à fait juste et on a même le droit à un Michaël Youn qui joue un rôle très sobre mais convaincant (comme quoi). Puis comme si le film voulait me faire plaisir, tout ça se déroule sur fond de Suicide Social d’Orelsan.
Un film français dynamique et prenant ? 7.5/10 et coup de cœur.