Je craignais d'avoir été un peu trop sévère lors du premier visionnage, mais le second n'aura pas fondamentalement modifié ma perception de "Carbone".
S'inspirant d'une histoire vraie largement romancée, le film met trop de temps à démarrer, avec une première partie laborieuse, la faute notamment à des héros peu attachants (sauf peut-être Benoît Magimel et son visage désormais marqué, à qui ce rôle cabossé convient bien), et à une arnaque assez opaque, pas forcément bien expliquée ni efficacement mise en scène.
Heureusement, lorsque l'action prend le dessus dans la seconde moitié, "Carbone" devient tout de suite plus percutant ; on se souvient alors qu'Olivier Marchal est à la manœuvre, avec des histoires classiques mais efficaces de voyous, de flic pourri, de vengeance et de trahison.
Dommage que certains excès habituels viennent ponctuellement parasiter le récit : ton sentencieux, stéréotypes très appuyés...
Au final, "Carbone" se laisse regarder sans problème, mais ne propose rien de mémorable : ni les dialogues mitraillette de "Gangsters", ni le scénario ample et les héros marquants de "36, Quai des orfèvres". Ces deux premiers titres remarquables restent à ce jour inégalés dans la filmographie d'Olivier Marchal.