Sir John Rowan (Peter Cushing) est un chirurgien esthétique fiancé à la jeune et belle et assez pimbêche modèle photo Lynn (Sue Lloyd).
Lors d'une fête typique des sixties (jeunesse qui se libère, robes des filles aussi courtes que colorées, musique psyché... Autant vous dire que Cushing dans son impeccable costume so british détonne quelque peu) une bagarre éclate entre le chirurgien et le photographe qui porte le plus mal la moustache au monde, et qui accessoirement veut prendre des photos un peu trop "hot" de la jolie Lynn. Dans le feu de l'action, la demoiselle se prendra une lampe de studio photo sur le coin du museau et en ressort gravement brûlée.
Défigurée, elle voit sa vie et sa carrière gâchée.
Pas de peau.

Heureusement pour elle, son chirurgien esthétique de futur mari met au point une technique révolutionnaire qui lui rendra la peau plus lisse que celle d'un bébé, en alliant greffe de glande pituitaire et laser-novateur-faiseur de miracle. Le seul problème dans tout ça, c'est que la glande salvatrice doit être prélevée sur une femme vivante. Le docteur Rowan s'attaque donc à une prostituée, ce qui il lui semble devrait atténuer ses remords par rapport à son acte criminel. Mais des remords il en a et, pire, le traitement ne s'avère efficace que pour un court laps de temps et qui dit nouvelle opération dit : nouveau meurtre.

John ne veut plus tuer, entre sentiment de culpabilité et peur d'être pris, il faudra alors que sa femme le supplie, lui ordonne, le menace pour qu'il se plie à sa folle demande. Tout deux sont entraînés dans une spirale infernale de violence et de folie... Se terminant dans une apothéose de sang et de délire.

Film resté assez méconnu, Corruption (ou "Carnage") détonne par rapport aux productions horrifiques de la Hammer auxquelles Peter Cushing nous avait habitué. Ici c'est beaucoup plus malsain, ne serait-ce qu'au sujet des raisons poussant notre couple à commettre ces atrocités. On sent Cushing nourrir plus une obsession qu'un véritable amour envers sa fiancée et cette dernière ne paraît au départ ne vouloir l'épouser que pour la stabilité qu'il peut lui apporter, et ensuite parce que lui seul peut la "réparer" si j'ose m'exprimer ainsi, quelqu'en soit les moyens utilisés.

Cushing, que j'adore (oui je le préciserais à chaque fois que je mentionnerais son nom) livre ici une interprétation parfaite de cet homme sombrant chaque jour un peu plus dans la démence et sort des rôles desquels il est plus coutumier.
Le film est plutôt bien réalisé et la BO, bien que parfois appuyant un peu trop des scènes déjà percutantes, est plaisante car très typique de l'époque du film. Soi dit en passant, allergiques aux films "datés" s'abstenir, ici tout est clairement estampillé Sixties.

Bien que n'étant pas un chef d'oeuvre car trop long à démarrer et s'éparpillant un peu à la fin, Carnage (je lui préfère ce titre qui selon moi lui correspond mieux) reste une curiosité à découvrir pour tous les fans de son acteur principal et les amateurs d'horreur à l'ancienne.

Pour les autres il est surement plus dispensable.

Et un grand merci à non-sens pour la découverte !
Pravda
7
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le 4 avr. 2014

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