La bande-annonce, notamment, ment.
On nous présente un bon vieux film de mafia, tout ça, tout ça.
Dans le fond, y'en a.
Le problème c'est que ça a pas mal attaché à la casserole.
Ça a tourné en une espèce de soupe immonde, avec des gros grumeaux et un sale arrière-goût...
Et malgré tout c'est fade.
Fade comme la réalisation, absolument dénuée d'intérêt.
Tout est très factuel. Je ne doute pas que ce soit voulu, car ça colle parfaitement au côté survolé de l'ensemble.
Les personnages ne suscitent guère d'émotions, malgré une bonne interprétation d'un casting aux petits oignons.
Mais cela ne fait pas de la matière, et ne gomme pas la faiblesse d'un scénario tout ce qu'il y a plus bateau, noyé sous des circonvolutions souvent imbitables, non pas par leur complexité, mais par leur côté parfaitement illisibles et des dialogues ineptes, où la psychologie de comptoir le dispute à une vulgarité galopante et totalement hors de propos.
Je parlais de grumeaux, et ce sont bien ces morceaux dégueulasses de sexe racoleur auxquels je faisais allusion.
La scène d'introduction avec Pénélope Cruz (elle-même est sublime, mais la scène totalement superflue), ou celle -désormais tristement célèbre- du "poisson-chat".
L'intention serait défendable (conférer une dimension inquiétante au personnage de Cameron Diaz) si elle n'était complètement redondante avec la description orale de Javier Bardem, largement suffisante pour instaurer un climat de malaise. Ainsi que je le disais même chez @Dream, ça aurait probablement été plus impactant encore, en laissant travailler l'imagination du spectateur (ce qui est rarement un mal).
D'autant qu'il clôture la scène par un "Tu ferais mieux d'oublier tout ça", qui résume à la perfection la vanité et la vacuité de la péloche.
C'est superflu et oubliable quasi-instantanément.
Tout est anecdotique, superficiel.
Les éléments semés avec une fausse désinvolture en début de film arrivent immanquablement, gros comme une maison, et se tassent dans un final relativement grotesque et bâclé, avec le triste épilogue d'un Brad Pitt sous-exploité, une espèce de faux twist mais pas vraiment parce qu'on nous a quand même tout montré avant, saupoudré de vieux relents de cynisme mal assumé.
Finalement la seule chose à retirer de ces deux heures gâchées, c'est que le décès de Ridley Scott est acté, tellement je doute que Blade Runner 2 et Prometheus 2 ne dissimulent la moindre renaissance.