Un film qui vaut bien mieux que sa réputation, probablement victime d'une promo qui a entretenu un malentendu auprès du public. Les spectateurs croyaient sans doute voir un blockbuster à la croisée de "Savages" d'Oliver Stone et de "Pulp Fiction", alors que "The counselor" est une plongée beaucoup plus sombre dans les tréfonds de l'âme humaine, aux confins de l'avidité, de la cruauté et des luttes de pouvoir.
Rappelons que le scénariste n'est autre que Cormac McCarthy, qui diffuse sa poésie macabre et sa misanthropie entre les lignes de ce thriller lent, avec le narco-trafic en arrière-plan.
Les autres atouts du film de Ridley Scott, outre sa réalisation et sa photographie très soignée, sont les acteurs eux-mêmes, assez irréprochables chacun dans leur registre :
- Michael Fassbender en bourgeois matérialiste et ambitieux qui vise trop haut
- Cameron Diaz en chef de clan impitoyable
- Javier Bardem en dealer barré (mais l'espagnol parvient à éviter le cabotinage outrancier)
- Brad Pitt en intermédiaire un peu péquenot sur les bords
- Penelope Cruz en amoureuse sage et naïve (qui n'apparaît que dans quelques scènes)
Au final, malgré des critiques féroces et un four au box office nord-américain, "The counselor" reste à mes yeux une belle réussite, une œuvre atypique et exigeante, sorte de thriller contemplatif sombre et pessimiste, qui mérite assurément le coup d'œil.