Ça me frustre…
Ce genre de films me frustre.
A chaque fois que je vois ces bandes-annonces qui mettent en avant des univers très inventifs et très riches, je me retrouve toujours partagé.
D’un côté j’ai envie de m’enthousiasmer et d’y croire.
J’ai envie de me dire que ce film sera – si ça se trouve – un nouveau « Alice au pays des merveilles » (celui de Disney, pas celui de Burton).
Mais d’un autre côté, je ne peux m’empêcher d’avoir aussi en mémoire ces flots de déception générés par tous ces autres films qui, pourtant, avaient des bandes-annonces similaires. Et malheureusement il n’y a pas vraiment eu de surprise pour ce « Casse-noisette et les quatre royaumes ».
Tous les défauts des « Alice au pays des merveilles » (celui de Burton ce coup-ci) ou autres « Mondes de Narnia / Boussole d’or / Mortal Engines » se retrouvent combinés dans ce film. Enorme déluge numérique.
Esthétique abusivement criarde. Beaucoup de plans qui font toc. Intrigue plate qui s’étire en longueur.
Trop de scènes d’action ou de démonstrations techniques qui visent à masquer le manque criant de dramaturgie et de propos.
Bref, l’ennui…
Pourtant, je ne peux m’empêcher de me dire qu’il y avait peut-être dans un film une base à partir de laquelle il y avait moyen de faire quelque-chose de vraiment intéressant.
Disons qu’on sent que cette œuvre n’a pas été totalement traitée par-dessus la jambe et que quelques bonnes intentions peuvent se retrouver au milieu de chaque déconvenue.
Certes d’un côté on retrouve cet aspect lisse propre à ces univers tout en numérique, mais d’un autre côté on sent aussi la présence d’éléments bien physiques qui parviennent à donner un semblant de textures à certaines scènes.
Le rendu-visuel est certes assez flashy et folklorique, mais plutôt travaillé, parfois inventif, et surtout cohérent par rapport à l’œuvre originale.
De même, j’ai beau déplorer la présence – une nouvelle fois – de ces caméras volantes qui profitent du tout numérique pour faire n’importe quoi, je dois bien reconnaitre que dans ce film le recours à ce procédé et plus mesuré et plus lisible…
Et l’air de rien la liste des quelques qualités dissémines un peu partout pourrait encore être rallongée.
Difficile de ne pas voir l’effort apporté aux costumes (c’est l’orgie à ce niveau) ou bien encore aux quelques idées de narration qui m’ont surprises, comme celle qui a consisté à raconter les origines de quatre royaumes au travers d’un ballet…
Donc oui, il y avait de quoi faire de ce « Casse-noisette » un spectacle féérique et intéressant, surtout que la jeune Mackenzie Foy tient bien sa place.
Seulement voilà, toutes ces belles intentions méritaient clairement mieux que ce propos qui n’a même pas l’ambition de nous surprendre, ou bien encore de ces jérémiades de personnages insupportables (Keira Knightley… Aaaaaargh !), mais aussi et surtout de tous ces moments douteux de tensions sexuelles entre l’héroïne et sa sœur d’un côté, et leur père de l’autre.
L’un dans l’autre ce n’est pas pleinement honteux mais c’est plus qu’oubliable.
Un nouveau venu dans les rangs de ces films démonstratifs sans âme…
Pas de quoi se réjouir. Snif…