Adaptation niaise

Réalisateur ambitieux dans les années 90, Kenneth Branagh se contente depuis "Thor" de faire du divertissement sur commande. Il travaille ici pour Walt Disney Pictures, bien déterminés à adapter leurs films d'animation à succès en versions live. C'est donc "Cinderella" qui passe à la moulinette, avec du bon et du mauvais. Points positifs : on échappe aux chansons, et le film creuse (un peu) le personnage du prince, ainsi que celui de la marâtre diabolique (grinçant Cate Blanchett).

On note également un certain soin dans les décors et costumes, qui mélangent des couleurs bariolées et les styles de différentes époque pour renforcer l'aspect conte de fée. Cependant, la réalisation est très générique, et les nombreux effets numériques un peu trop tape-à-l’œil. Mais le souci principal vient de la protagoniste, qui se contente d'encaisser de la méchanceté avec naïveté, et qui demeure passive et effacée face à l'action (pratiquement tous les éléments de résolution de l'intrigue sont amenés par des personnages secondaires). Le jeu ahuri de Lily James n'aidant pas à faire de la jeune fille un personnage fort... Sans compter le côté excessif du film, entre la niaiserie du prince et la dureté de la marâtre et de ses filles. Bref, question version live du conte, on lui préfèrera "Ever After", plus réussi.