Réalisé en 1981 et distribué deux ans plus tard en salles, Cérémonie Mortelle fut l'objet d'une promotion totalement absurde. Avec son affiche internationale qui aborde le thème des morts-vivants et sa bande-annonce totalement imaginaire où Michael Berryman (qui n'apparait pas dans le métrage) interprète le principal protagoniste, il va de soi que les distributeurs ne savaient apparemment pas comment vendre ce slasher académique.
Christie est une lycéenne qui souffre de cauchemars depuis l'assassinat de son père. Persuadé qu'elle éprouve simplement du désarroi, son entourage reste circonspect quant à la thèse du meurtre et se persuade du simple accident mortel. Mais un mystérieux homme masqué et drapé de noir agresse Christie à plusieurs reprises. Est-ce le fruit de son imagination ou bien la réalité ?...
Le scénario de Cérémonie Mortelle aborde différentes propositions surnaturelles qui restent de récurrentes fausses pistes avec ses séances de spiritisme ou encore la (flippante) fluctuation électrique dans la maison de l'héroïne. Cette dernière, parfaitement incarnée par Mary McDonough, reste un personnage très ambigu quant aux sentiments passionnés qu'elle éprouve pour son défunt père. Son attitude quasi incestueuse durant ses cauchemars qui fait face à la lasciveté qu'elle arbore aux côtés de son petit ami tout en le frustrant sexuellement en fait indéniablement l'un des personnages féminins les plus ambivalents et les plus complexes au sein de l'univers des slasher movies.
Bardée d'impasses narratives, l’œuvre d'Howard Averdis manque cruellement de moyens pour illustrer comme il se doit le script original, suite aux désistements de plusieurs financiers. Le producteur/scénariste/réalisateur doit donc malheureusement procéder à d'importantes coupes qu'il remplace par des scènes de dialogues aussi futiles que vaines menés par des comédiens falots, métamorphosant ainsi les trois-quarts du métrage en ode à la léthargie. Dommage, car il y règne néanmoins une atmosphère parfois oppressante grâce à une réalisation appliquée, la performance de la comédienne principale et un final somme toute très malsain, bien que semblable aux finalités fortement barrées de deux autres films produits la même année (1981) : le très célèbre Happy Birthday de J. Lee Thompson et le nettement moins notoire Madhouse d'Ovidio G. Assonitis.
Quoi qu'il en soit, le look du tueur de Cérémonie Mortelle semble avoir beaucoup inspiré le personnage de Ghostface à Kevin Williamson pour Scream. Et rien que pour ça, malgré la stérilité du métrage, le coup d’œil en vaut la peine.