Un grand classique de la comédie américaine, qui ne fait toutefois pas partie de mes films cultes, en dépit de ses qualités indéniables.
En effet, le travestissement est un procédé comique qui m'a toujours laissé froid ; si Billy Wilder en use de manière plutôt intelligente, je suis néanmoins resté perplexe devant les passages "burlesques" au cours desquels le vieux milliardaire fils à maman (incarné par Joe E Brown) courtise Daphné, alias Jack Lemmon...
Autre reproche, la durée un brin excessive : à mes yeux, 2H00 pour une pure comédie, ce n'est pas le format idéal, malgré le rythme punchy insufflé par Wilder.
Heureusement, "Some Like it Hot" comporte aussi de nombreux atouts, à commencer par une Marilyn Monroe au charme ravageur, aussi convaincante dans le registre de l'humour que dans celui de l'émotion. Durant le visionnage, je n'avais pas du tout réalisé que Marilyn était déjà trentenaire, et que son décès interviendrait à peine trois ans après la sortie du film. La comédienne apparaît jeune et resplendissante, elle qu'on présente toujours comme alcoolique et dépressive dans ses dernières années. La magie du cinéma...
Par ailleurs, les éléments narratifs issus du film noir permettent de dynamiser le scénario (œuvre de Wilder et de son éternel complice I. A. L. Diamond), notamment durant la dernière demi-heure, qui marque le retour des gangsters.
Outre la mise en scène souvent inspirée (voir l'exploitation des espaces confinés dans le train-couchette, par exemple), on appréciera également la modernité de ton et l'audace du propos, dans l'Amérique encore puritaine du début des sixties.
A l'image de ce titre un peu étrange et volontiers équivoque, qui au premier degré désigne la musique jazz...